LA THEORIE DE LA STABILITE HEGEMONIQUE ET LE LEADERSHIP AMERICAIN

upa-admin 23 Temmuz 2015 3.829 Okunma 0
LA THEORIE DE LA STABILITE HEGEMONIQUE ET LE LEADERSHIP AMERICAIN

La théorie de la stabilité hégémonique est l’une des formules de la science des relations internationales qui présente une perspective réaliste sur la nature du système politique international.

L’Histoire

L’historien de l’économie américain Charles Kindleberger est considéré comme le précurseur de cette théorie avec son livre La Grande Crise mondiale 1929-1939.[1] L’idée clé dans ce livre est que pour qu’un système économique et politique mondial fonctionne bien, il faut un pouvoir hégémonique qui soit capable de prendre les décisions de régulation de l’économie qui s’imposent.[2] Apres Kindleberger, les néoréalistes ont développé la théorie et affirmé que la présence d’un état hégémonique dans le système politique peut créer un ordre plus stable -en particulier en économie- contre la nature anarchique des relations internationales.

L’Hégémonie et l’Etat Hégémonique

L’hégémonie veut dire “la domination d’une puissance, d’un pays ou d’un groupe social sur les autres”.[3] Dans la discipline des relations internationales, le concept “hégémonie” est utilisé pour définir un état puissant qui a la capacité de diriger l’ordre international avec des instruments politiques-diplomatiques, militaires, économiques et culturels. Dans l’histoire, quelques états et empires ont obtenu ce statut. L’empire ottoman entre les XVème et XVIIème siècles et l’empire britannique au XIXème siècle sont les exemples les  plus proches  du  modèle de l’état hégémonique.

Selon Robert Keohane, un état hégémonique possède les caractéristiques suivantes:

  1. La capacité de créer des normes internationales et de les faire respecter,
  2. La volonté de le faire,
  3. Une prédominance décisive dans les domaines économiques, technologiques et militaire.[4]

L’histoire nous présente des exemples concrets des avantages d’un état hégémonique considérant la stabilité de l’ordre politique et économique. Par exemple, le déclin de l’empire britannique dans le dernier quart du XIXème siècle, ouvrait la porte à l’émergence d’états totalitaires implémentant des modèles d’économie autarchique. A la fin, cela a conduit à deux guerres mondiales et la Grande Dépression en 1929.

Les Types d’Etat Hégémonique

Même si les étudiants des relations internationales s’accordent sur la définition du concept « hégémonie » et « l’état hégémonique », ils ne sont pas en accord sur la nature de ce pouvoir. Il y a trois types différents d’état hégémonique selon les étudiants des relations internationales.[5]

  1. L’hégémonie bienveillante: L’hégémonie bienveillante est fondée sur un état hégémonique qui défend les intérêts du système international plus que les intérêts nationaux de cet état. Dans ce modèle, l’état hégémonique préfère utiliser des méthodes de puissance douce (soft power) au lieu de méthodes de puissance coercitive (hard power). Les états hégémoniques bienveillants encouragent le marché libre comme le système économique dans le monde entier pour créer des situations de gagnant-gagnant (win-win) au lieu de jeu à somme nulle (zero sum game).
  1. L’hégémonie mixte: Un état d’hégémonie mixte essaye de mélanger et d’unifier les intérêts nationaux et les intérêts du système international en même temps. L’état hégémonique va essayer d’utiliser des méthodes de la puissance douce et celles de la puissance coercitive ensemble. Dans ce système, si l’état hégémonique n’arrive pas à équilibrer les intérêts nationaux et internationaux des risques de crises internationales sont à craindre.
  1. L’hégémonie exploitant: Pour un état d’hégémonie exploitant les intérêts nationaux prévalent sur les intérêts du système international. Ce type d’hégémonie est basé seulement sur le pouvoir coercitif (militaire). Ce modèle est propice aux crises politiques mais pas à l’approbation de sa légitimité.

Le leadership de Barack Obama

Le leadership du président actuel des Etats-Unis, Monsieur Barack Obama, peut entrer dans la catégorie de l’hégémonie bienveillante. Obama a essayé de protéger la chute du système international même s’il a du faire des concessions sur certains intérêts nationaux. L’accord avec l’Iran sur le programme nucléaire par exemple, est un exemple concret ou les Etats-Unis ont changé la position officielle contre ce pays pour éviter une guerre. Le rapprochement avec Cuba et le Vietnam aussi, sont des pas surprenants pour un pays hégémonique. Mais Obama n’a pas réussi à installer un modèle pour les pays du monde islamique car les conditions sociopolitiques et socioculturelles de ces pays ne favorisent pas encore des régimes démocratiques. C’est pourquoi, l’insistance pour la démocratie dans le monde islamique a rendu les Etats-Unis plus faible face aux pays autoritaires comme la Russie et la Chine qui n’ont pas de perspective démocratique mais une vision de stabilité économique. La Tunisie est restée comme le seul pays démocratique après le printemps arabe. L’émergence de l’Etat Islamique, ou Daech, en Syrie et en Iraq est aussi un échec pour le gouvernement d’Obama. Maintenant, la Lybie, l’Irak et la Syrie se retrouvent dans une situation pire que sous les dictatures de Mouammar Kadhafi, Saddam Hussein ou Bachar el-Assad. Mais les accords comme le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement et l’Accord de partenariat transpacifique sont des bonnes initiatives d’Obama qui encourage ainsi le marché libre et l’intégration de tous les pays au système international dirigé surtout par les Etats-Unis.

Le leadership de George W. Bush

Le leadership de George W. Bush, le président américain avant Obama, entre dans la catégorie de l’hégémonie mixte. Bush a essayé de mélanger les intérêts nationaux américains et les intérêts internationaux. Après  les attentats du 11 septembre 2001, Bush s’est appuie sur les pays du  système international pour l’approbation de l’intervention américaine en Afghanistan pour lutter contre le terrorisme. Mais la deuxième guerre du Gulf (l’invasion de l’Irak) en 2003 a été perçue comme des actes d’hégémonie exploitant par la majorité des pays dans le système international. Ces actions ont rendus les Etats Unis plus faibles et réduit la confiance au gouvernement Bush. L’anti-américanisme a augmenté dans le monde islamique, mais aussi en Europe, surtout après l’invasion de l’Irak.

Le nouveau Président Américain?

Les Etats-Unis vont avoir un nouveau président en 2017. Hillary Clinton pour les Démocrates et Jeb Bush pour les Républicaines seront probablement les deux candidats pour le poste présidentiel. Clinton continuera probablement le modèle d’hégémonie bienveillante d’Obama et essayera d’empêcher des guerres pour les intérêts nationaux américaines. Au contraire, Bush peut utiliser des méthodes coercitives pour l’hégémonie mixte. La Syrie pourrait être le focus de l’armée américaine à causes des activités terroristes de Daech et les massacres du gouvernement el-Assad. Les élections présidentielles américaines seront donc très important non seulement pour les Etats-Unis, mais pour le monde entier.

Dr. Ozan ÖRMECİ

 

LES SOURCES

[1] http://www.amazon.com/grande-crise-mondiale-1929-1939/dp/2717814736/.

[2] “Théorie de la stabilité hégémonique”, Wikipédiahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_stabilit%C3%A9_h%C3%A9g%C3%A9monique.

[3] http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/h%C3%A9g%C3%A9monie/39326.

[4] “Théorie de la stabilité hégémonique”, Wikipédiahttps://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_stabilit%C3%A9_h%C3%A9g%C3%A9monique.

[5] Cohn, Theodore H. (2000), Global Political Economy Theory and Practice, Addison Wesley Longman, Inc., pp. 68-69.

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