L’économie de la Turquie continue à souffrir de l’inflation élevée et de la dévaluation de la livre (lira) turc. Dans cette condition, les partis d’opposition ont plus d’espoir pour gagner l’élection présidentielle qui devrait se dérouler normalement en 2023 contre le President Recep Tayyip Erdoğan. Alors les candidats potentiels pour l’élection présidentielle sont devenus le centre d’intérêt dans le pays dans les mois derniers. Le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, le chef de CHP (Parti républicain du peuple) Kemal Kılıçdaroğlu et le chef de Bon Parti (İYİ Parti) Meral Akşener sont parmi les candidats potentiels selon les médias turcs. Le maire d’Ankara, Mansur Yavaş est aussi devenu un fort alternatif pour le candidat de l’opposition. Dans cet article, je vais faire un résumé de la vie personnelle et politique de Mansur Yavaş.
Meral Akşener-Kemal Kılıçdaroğlu-Ekrem İmamoğlu
Le CHP, le parti pro-séculaire et pro-européenne adopte une différente stratégie dans les dernières années sous le leadership de Kemal Kılıçdaroğlu. Connaissant la faiblesse historique du parti face aux partis politique de droite à cause du régime autoritaire qui avait été mis en place entre 1923-1950 par le CHP, le parti social-démocrate essaye de diviser le bloc islamo-nationaliste en soutenant de nouveaux partis. Premièrement, le CHP a aidé le Bon Parti pendant sa création (le Bon Parti a été créé par des gens qui ont quitté le MHP – Parti d’action nationaliste) et maintenant le chef de Bon Parti Meral Akşener toujours soutient le CHP et le bloc d’Alliance de la Nation (Millet İttifakı). Deuxièmement, le CHP a réussi à prendre le soutient du Parti de la félicité ou autrement dit, le Parti de bonheur (Saadet Partisi), avant les élections municipales en 2019, Ce dernier est d’ailleurs un parti islamiste fondé par Necmettin Erbakan qui représente le nationalisme religieux et l’islamisme. Un autre parti qui a soutenu le bloc d’Alliance de la Nation pendant les élections municipales en 2019 était le Parti démocrate (Demokrat Parti), un petit parti du centre-droit. Alors le grand succès de l’opposition en 2019 était la conséquence de cette collaboration. Maintenant de nouveaux partis crées par des hommes politiques qui ont quitté l’AKP (Parti de la justice et de développement) soutient l’Alliance de la Nation : le Parti de DEVA (DEVA Partisi) d’Ali Babacan et le Parti de la future (Gelecek Partisi) d’Ahmet Davutoğlu. Donc, l’opposition a beaucoup plus de chance pour battre Erdoğan et son parti aussi.
Parmi les candidats potentiels, Mansur Yavaş a plus de chance
Selon les sondages récents (février 2022) réalisés par Istanbul Ekonomi[1], tous les candidats potentiels (Kılıçdaroğlu, Akşener, İmamoğlu et Yavaş) peuvent gagner l’élection contre Erdoğan au second tour. Mais Mansur Yavaş a le meilleur score (52 %) parmi les candidats. Alors les six partis de l’opposition peuvent choisir Yavaş comme leurs candidats. Cette proposition a récemment faite par le chef du Parti de la victoire (Zafer Partisi), un petit parti ultranationaliste et anti-immigrant, Professeur Ümit Özdağ.
Mansur Yavaş est né en 1955 à Beypazarı, Ankara. Il a fini la faculté de droit à l’Université d’Istanbul en 1983. Mansur Yavaş, venant d’une famille traditionnelle, a commencé sa vie politique en s’adhérant à MHP, avec ultranationalistes Après avoir fait son service militaire, il est retourné à Beypazarı et il a commencé à travailler comme avocat. Il est devenu membre du conseil municipal de Beypazarı en 1989. En 1994, il était devenu candidat du MHP pour devenir le maire de Beypazarı, mais il a perdu l’élection. Il a tenté sa chance encore une fois et est devenu le candidat de MHP à la mairie de Beypazarı en 1999. Cette fois-ci, il a gagné l’élection avec 51 % des voix. En 2004, il a augmenté ses votes (55 %) et a été réélu. Il a réussi à transformer Beypazarı étant un petit district moins développé d’Ankara en une destination touristique. En 2009, le MHP a choisi Yavaş comme candidat aux élections municipales pour qu’il puisse devenir le maire d’Ankara. Mais Yavaş a perdu l’élection contre Melih Gökçek avec seulement 27 % des voix. Yavaş a bien compris qu’il fallait choisir un parti moins idéologique afin de pouvoir gagner. Alors, il était devenu le candidat de CHP aux élections municipales de 2014 pour Ankara. Il a fait une bonne campagne et il a réussi à augmenter les votes de CHP jusqu’à 43.8 % mais a perdu l’élection contre Melih Gökçek avec une petite différence. En 2019, il était devenu le candidat commun d’Alliance de la Nation et il a réussi à gagner l’élection avec 50.93 % des voix. Depuis 2019, il est maire de la ville d’Ankara et il est fortement soutenu et apprécié par les citoyens en raison de son honnêteté et de ses actions.
Finalement, je peux dire que Mansur Yavaş peut être un bon candidat pour l’opposition. Car l’opposition insiste sur le retour au système parlementaire. Selon ce dernier, le président doit être une personne symbolique et doit pouvoir s’adresser à tout le monde. Alors, venant d’une tradition ultranationaliste mais défendant les idées plus modérées dans les années dernières, Yavaş peut devenir le candidat présidentiel de l’opposition en 2023. D’autre part, Kemal Kılıçdaroğlu et Ekrem İmamoğlu ont autant de chance pour devenir candidat mais Meral Akşener a déjà déclaré qu’elle ne serait pas candidat à l’élection présidentiel. Alors les leaders de six partis vont décider qui sera le candidat présidentiel de l’opposition dans les mois prochaines.
Dr. Ozan ÖRMECİ
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Berkay TEMEL
[1] https://turkiyeraporu.com/arastirma/cumhurbaskanligi-2-tur-secim-senaryolari-6677/.