Après le coup d’état manqué de 15 juillet 2016, la Turquie est toujours en état d’urgence. Le Président de la République Monsieur Recep Tayyip Erdoğan est devenu le chef indiscutable du pays grâce à l’état d’urgence instaurée et sa victoire au référendum en avril 2017 (avec 51.4 % des suffrages) pour transformer le système politique de la Turquie en système présidentielle. A cause de coup d’état manqué qui a été organisé par la communauté islamique de Fethullah Gülen selon l’Etat turc, Monsieur Erdoğan a commencé à écraser l’opposition et il a créé une bureaucratie plus fidèle à son autorité. Des bureaucrates proches à la communauté islamique de Fethullah Gülen ont été emprisonnés et congédiés pendant ce processus. Erdoğan a ainsi trouvé son « sauveur » quand le leader du Parti d’Action Nationaliste (MHP) Monsieur Devlet Bahçeli a affirmé qu’il va supporter Monsieur Erdoğan pour l’élection présidentielle en 2019 et il a déclaré qu’il exige de faire un pacte électoral avec l’AKP. L’économie de la Turquie semble en plein forme selon les statistiques macro-économiques, mais en vérité les citoyens ordinaires s’appauvrissaient depuis deux ans. De plus, la Turquie a initié une opération militaire (le rameau d’olivier) en Syrie pour combattre contre le DAECH (l’ISIS) et les militants kurdes (PYD-YPG). Cette opération a une tendance à mal influencer l’économie du pays. En outre, la qualité de la démocratie turque est toujours en déclin et il existe une augmentation visible concernant la fuite des cerveaux dans les années dernières. Alors, on peut dire ce n’est pas la « belle époque » de la Turquie. Mais en 2019, la Turquie va organiser trois élections qui peuvent aider le pays à faire un nouveau commencement et résoudre les problèmes. Dans ce texte, je vais analyser les trois élections de la Turquie en 2019.
Monsieur Recep Tayyip Erdoğan
La première élection en Turquie en 2019 sera les élections municipales qui seront organisées en le mars 31, 2019. Monsieur Erdoğan et son parti l’AKP (Parti de la Justice et de Développement) est toujours le favori pour les élections municipales. Les partis politiques islamistes dirigent les deux plus grandes métropoles de la Turquie -İstanbul et Ankara- depuis 1994. Monsieur Erdoğan était lui-même le maire d’Istanbul pendant 1994-1998 et les élections municipales ont aidé au mouvement islamiste turc à accéder le financement pour pouvoir instaurer leur modèle de gouvernance. La majorité des électeurs turcs sont des gens rationnels et ils votent pour le parti qui peut amener des services meilleurs à leurs villes. Alors, l’AKP possède l’avantage de gouverner la Turquie depuis 16 années et contrôler tout le financement à Ankara. Cependant Monsieur Erdoğan a fait un élan assez risqué l’année dernière et il a changé ses deux tours (Melih Gökçek à Ankara et Kadir Topbaş à Istanbul) dans le jeu d’échecs qui joue contre les sécularistes. Maintenant le maire non-élu d’Istanbul est Mevlüt Uysal et le maire non-élu d’Ankara est Mustafa Tuna. Uysal et Tuna sont des gens inconnus au sein du peuple turc et ne sont pas détériorés auparavant. Ils peuvent encore gagner les élections si Monsieur Erdoğan approuve leur candidature.
Mevlüt Uysal and Mustafa Tuna
Néanmoins, comme Monsieur Erdoğan a perdu la majorité en Istanbul et Ankara l’année dernière dans le referendum pour le système présidentiel, il peut aussi choisir des gens plus connus de son parti comme ses candidats. Par exemple, Monsieur Binali Yıldırım, le premier ministre de la Turquie, peut devenir le candidat de l’AKP en Istanbul. Monsieur Yıldırım était le ministre de Transportation de la Turquie et comme le plus grand problème d’Istanbul est l’embouteillage, il peut devenir un maire idéal pour Istanbul. Monsieur Yıldırım est un populiste de droite mais contrairement à d’autres politiciennes d’AKP, il est intègre et légitime.
Binali Yıldırım
Le seul parti qui peut contraindre l’AKP en Turquie maintenant est le pro-séculaire CHP (Parti Républicain du Peuple). Le chef de CHP Monsieur Kemal Kılıçdaroğlu va probablement choisir son député Mehmet Akif Hamzaçebi comme son candidat à Istanbul. Né en Trabzon, Monsieur Hamzaçebi peut devenir un candidat charismatique et fort contre le candidat de l’AKP et peut commencer une nouvelle période de promotion pour son parti. D’autre part, Monsieur Hamzaçebi doit préparer des projets concrets pour les problèmes des citoyens d’Istanbul comme celle de l’embouteillage, la transportation publique et la cherté de la résidence en Istanbul.
Mehmet Akif Hamzaçebi
Egalement à Ankara le CHP peut faire une surprise. En 2014, le CHP avait choisi Monsieur Monsieur Yavaş, un politicien venant de la tradition de MHP (Parti d’Action Nationaliste) et a fait une augmentation visible parmi ses votes. D’autre part, Monsieur Yavaş aussi a perdu l’élection contre Melih Gökçek même s’il y avait des objections contre les résultats. Le CHP peut choisir Monsieur Yılmaz Büyükerşen (le maire extraordinaire d’Eskişehir), Monsieur Muharrem İnce (le leader d’opposition dans le CHP et une star politique du populisme gauche-nationaliste), Monsieur Levent Gök (un député populaire d’Ankara), Monsieur Murat Karayalçın (le maire d’Ankara pendant 1989-1994 et l’ancien ministre turc des affaires étrangères) et Monsieur Özgür Özel (la nouvelle star politique de CHP) aussi comme leur candidat d’Ankara. En Izmir, le CHP est confident de sa victoire si Monsieur Kılıçdaroğlu approuve la candidature de Monsieur Aziz Kocaoğlu (le maire d’Izmir depuis 2004) ou trouve un autre candidat.
Meral Akşener
La deuxième et la troisième élection de 2019 en Turquie seront organisées le 3 novembre 2019. L’élection parlementaire n’est plus l’élection plus importante en Turquie car le nouveau système politique présidentiel du pays a fait le parlement (le TBMM) une institution faible. Cependant, concernant le prestige et les pouvoirs législatifs, l’élection parlementaire est encore importante. Tous les sondages montrent que l’AKP va gagner l’élection parlementaire en 2019 mais le support pour le parti peut varier entre 40 % et 50 %. Avec seulement 40 % des votes, l’AKP et Monsieur le Président peut avoir des temps plus difficiles quand il y a des crises politiques et économiques. Mais un support plus de 45 % va faire l’AKP et Monsieur Erdoğan assez confortable. Concernant l’élection parlementaire, le vote de Bon Parti (İyi Parti), un nouveau parti de centre-droit, est encore un mystère. Les sondages montrent que le parti peut obtenir un vote entre 5 % et 15 %. Cette possibilité veut dire un bon commencement pour Madame Meral Akşener, le leader du parti. Alors le MHP peut rester au-dessous de le seuil électoral de 10 % à cause de Bon Parti. C’est pourquoi, Monsieur Bahçeli va probablement essayer de faire un pacte électoral avec l’AKP. Le CHP peut avoir 20 % – 25 % des votes car Madame Akşener va prendre des votes des électeurs de CHP aussi. Le HDP peut rester entre 9 % et 13 % car le parti a perdu son leader charismatique Monsieur Selahattin Demirtaş et le tempérament antikurde en Turquie maintenant reste peu de chances pour ce parti.
İlhan Kesici
La plus importante élection sera l’élection présidentielle. J’ai déjà commenté en l’élection présidentielle il y a quelques semaines et j’avais conclu que Monsieur Erdoğan est toujours le grand favori pour le post de la Président de la République, mais si les partis d’opposition comme le CHP et le Bon Parti soutiennent un candidat commun comme Monsieur Abdullah Gül, Madame Meral Akşener ou Monsieur İlhan Kesici, ils peuvent avoir une chance contre Monsieur Erdoğan. Les sondages nous disent que ces trois politiciens ont des chances assez fortes contre Erdoğan si l’élection ne finisse pas au premier tour. D’autre part, Monsieur Erdoğan est très attentif et il fait des efforts pour élargir son pacte électoral avec le MHP. Alors Monsieur Erdoğan va essayer de convaincre le BBP (Büyük Birlik Partisi-un petit parti ultranationaliste et islamiste), le Parti de Bonheur (Saadet Partisi-un parti d’islamiste anti-occidentale venant de la tradition politique de Necmettin Erbakan), le Parti Démocrate (Demokrat Parti-un petit parti de centre-droit) pour gagner l’élection au premier tour. Monsieur Erdoğan va aussi profiter de l’opération s’appelait « rameau d’olivier » qui se déroule en Syrie et qui augmente les sentiments nationalistes dans le pays. Monsieur Erdoğan va probablement remporter l’élection car l’état d’urgence et les conditions de guerre forcent le peuple turc de soutenir le gouvernement même s’il y ait beaucoup de problèmes dans leur pays.
Finalement, je pense que 2019 va être une année difficile pour la Turquie et il n’y aura pas beaucoup de changement dans le pays. Les turcs doivent attendre un nouveau cadre et un mouvement complément nouveau pour changer le système politique.
Dr. Ozan ÖRMECİ