Bref historique du problème
Le Chypre a été capturée par l’Empire ottoman en 1571. À partir de cette date, les Turcs ottomans ont commencé à gouverner toute l’île dans le cadre de leur empire et ont gouverné toutes les différentes ethnies existant tel que les Grecs, Turcs, Arméniens, Maronites, etc. dans une atmosphère relativement pacifique. Cependant, après l’indépendance de la Grèce de l’Empire ottoman en 1821, les Grecs de Chypre ont commencé à se regrouper et à suivre une politique plutôt nationaliste envers la question de l’appartenance ethnique ainsi que politique de l’île. De ça part, l’empire Ottoman a dû prêter Chypre à la Grande-Bretagne en 1878 mais la situation était plus compliqué. Théoriquement, l’île était encore un territoire sous la souveraineté ottoman mais en réalité, la période du règne du colon britannique avait déjà commencé à se procurer d’une certaine dominance sur terrain. Lorsque les Ottomans sont entrés dans la Première Guerre mondiale à côté de l’Allemagne, la Grande-Bretagne a officiellement déclaré Chypre comme son territoire colonial.
Au début du XXe siècle, le Chypre a échappé aux conflits et atrocités externes entre la population grecque et turque pendant la guerre gréco-turque ainsi que le fameux échange de population de 1923 entre la Grèce et la Turquie. La Turquie, sous Mustafa Kemal Atatürk, n’a revendiqué aucun droit sur Chypre et l’a laissé à la Grande-Bretagne. Cependant, certains Chypriotes grecs ont continué à maintenir une voie nationaliste et à réaliser leurs rêves d’établir le plan du l’unification avec la terre mère Grèce, notamment formellement connus sous la nomenclature « Enosis ». En ce qui concerne les Chypriotes turcs, ils se sont tout de suite constamment opposés à l’idée d’une union de Chypre avec la Grèce. Alors que le XXe siècle s’était progressivement transformé en un siècle d’extrêmes et d’États-nations, les demandes d’Enosis chez les Chypriotes grecs ont augmenté en fonction du temps. En revanche, les Chypriotes turcs ont été passifs et fidèles à Londres pendant de longues décennies. C’est bien dans les années 1950 que les premiers affrontements ethniques se sont déclenchés entre deux communautés dans une rivalité intense et claire sur la question de l’identité de l’île. Objectivement parlant, ce sont les Chypriotes grecs qui ont attaqué en premier les forces coloniales et les Chypriotes turcs, ce qui à engendrer la formation des groupements armées pour défendre les intérêts des deux communautés sur l’île. Alors que l’EOKA a été créée en 1955 par les Grecs afin d’assurer la plausibilité du plan de l’unification, les Chypriotes turcs ont fondé, de leurs parts, l’Organisation de la résistance turque (TMT) en 1958. Les services de renseignement turcs ont également secrètement aidé les Chypriotes turcs en envoyant l’officier militaire turc Rıza Vuruşkan sur l’île.
Deux ans après, en 1960, le Chypre a obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne ce qui a été à l’origine de multiples changement additionnels. En fait, le Chypre était sous un organisme d’un État fédéral partagé entre deux grandes communautés ethniques sans avoir vraisemblablement reconnu son fédéralisme. Depuis l’indépendance, la nouvelle structuralisation du système politique a imposé qu’un store de parité entre les deux communautés soit abordé. De ce fait, l’archevêque Makarios a été élu président et son vice-président était un Chypriote turc, Fazıl Küçük. Il y avait un équilibre de 7 contre 3 dans la bureaucratie dans le but d’empêcher les Chypriotes turcs d’être la cible du nationalisme fanatique grec. De plus, la Turquie, la Grande-Bretagne et la Grèce sont devenues trois États garants de l’île et ont obtenu le droit d’intervenir en cas d’effondrement de l’ordre constitutionnel. En 1963, les Grecs ont proposé des modifications à la constitution. Suite à cette évolution, les Chypriotes turcs se sont retirés du gouvernement et du parlement. Entre-temps, les attaques contre les Turcs se sont intensifiées et un terrible événement appelé « Bloody Noel » (Noël sanglant) a eu lieu. Suite à ces développements, les Turcs ont résisté et de nouveaux incidents de confrontement militaire en fait que de combats intercommunautaires se déroule de plus. En 1964, les Nations Unies ont envoyé une force de maintien de la paix à Chypre. Cependant, aucune solution n’a été trouvée. En 1974, les Grecs extrémistes (EOKA-B) ont organisé un coup d’État contre le gouvernement civil. L’archevêque Makarios a été renversé et s’est enfui à l’étranger. EOKA-B a commencé à attaquer les Turcs. Craignant un nettoyage ethnique envers la communauté turque, la Turquie a décidé d’intervenir. En utilisant son droit de garantie, l’armée turque est intervenue dans l’île à deux reprises en 1974. La première opération a été largement saluée par les puissances occidentales et il n’y avait pas de grande opposition à la décision turque. Cependant, après la deuxième opération qui visait à créer un État bicommunautaire et bizonal en séparant les Turcs et les Grecs les uns des autres, de nombreux pays occidentaux ont commencé à critiquer la position de la Turquie à ce propos.
Après l’opération militaire de la Turquie, Chypre a été fondamentalement divisée. Des réfugiés des deux côtés ont traversé la frontière entre les deux découpages territoriaux de Chypre. Pendant ce temps, les extrémistes sont tombés du pouvoir et en décembre 1974, l’archevêque Makarios est revenu d’exil. Il est décédé en 1977. En 1975, la partie turque s’appelait l’État fédéré turc de Chypre et il semblait qu’une sorte de fédération des deux parties serait possible. Cependant, en 1983, la partie turque de Chypre a déclaré son indépendance totale. Elle s’appelait la République turque de Chypre du Nord ou KKTC en turc en abrégé. Cet État n’était jusqu’à présent reconnu que par la Turquie. Cependant, il dispose de 26 missions diplomatiques dans 19 pays différents. En outre, il est membre observateur du Conseil des États turcs et de l’Organisation de coopération islamique.
En 2004, une proposition des Nations Unies pour résoudre le différend chypriote appelée le « Plan Annan » a été soumise à un référendum avant l’adhésion des Chypriotes grecs à l’Union européenne. La proposition était de restructurer la République de Chypre pour devenir la « République unie de Chypre », une fédération de deux États. Il a été révisé à plusieurs reprises avant d’être soumis au peuple chypriote lors d’un référendum en 2004 et a été soutenu par 65 % des Chypriotes turcs, mais seulement 24 % des Chypriotes grecs.
À partir de 1974, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté de nombreuses résolutions déclarant que tous les États devaient respecter la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de Chypre. En ce sens, la présence turque dans l’île est considérée comme une « invasion » par certains. Cependant, comme je l’expliquerai bientôt, la situation n’est pas si simple. Les forces armées turques ont une force militaire au niveau du corps de 40 000 soldats à Chypre sous le nom de commandement des forces de paix turques. Dans un avenir proche, la Turquie souhaite également construire une base de drones à Geçitkale et s’installer militairement de manière permanente dans le nord de Chypre. Depuis les années 1960, les pourparlers parrainés par l’ONU sur le problème de Chypre n’ont pas résolu le problème.
Pour conclure, le problème de Chypre est un affrontement ethnique basé sur le territoire entre les Turcs et les Grecs vivant à Chypre. Cependant, c’est aussi un problème diplomatique/politique entre Chypre, la Grèce, la Turquie, la Grande-Bretagne, les États-Unis, l’Union européenne et la Russie. En ce sens, le problème chypriote est l’un des principaux conflits gelés du XXe siècle et il n’est pas résolu jusqu’à présent.
La République de Chypre (l’administration chypriote grecque de Chypre du Sud)
Ainsi, après avoir eu ces informations de base, nous pouvons maintenant passer à la discussion de la situation actuelle de l’île en examinant les deux côtés. La République de Chypre est la continuation de l’État des années 1960, mais bien sûr, il lui manque la partie turque. C’est un membre de l’Union européenne depuis 2005 et un pays en développement. Il est démocratique et pacifique mais n’a pas de relations diplomatiques avec la Turquie en raison du problème chypriote. La Turquie appelle cet État l’administration chypriote grecque de Chypre du Sud. De plus, il existe encore des groupes nationalistes et religieux fanatiques qui détestent les Turcs et la Turquie. Par exemple, très récemment, il y a eu une attaque contre le président chypriote turc Ersin Tatar à Londres. Elle compte environ 1,3 million d’habitants. Le secteur des services, y compris le tourisme, contribue pour près de 80 % au PIB et emploie plus de 70 % de la population active. L’industrie et la construction représentent environ un cinquième du PIB et de la main-d’œuvre, tandis que l’agriculture représente 2,1 % du PIB et 8,5 % de la population active.
Il met en œuvre un système de gouvernement présidentiel. Chypre a récemment élu un nouveau président. Ainsi, Nikos Christodoulides est devenu le 8e président de Chypre. Les plus anciens sont Makarios, Spyros Kiprianu, George Vassiliou, Glafkos Clerides, Tassos Pappadopoulos, Demetris Christofias et Nicos Anastasiades.
Il existe des branches de l’école chypriote française et de l’école catholique St. Joseph à Larnaca dans le sud de Chypre. Chypre a également amélioré ses relations de défense avec la France. Deux pays cofinancent la construction d’une nouvelle zone d’amarrage à la base navale Evangelos Florakis à Mari pour permettre l’accostage des plus gros navires de guerre. Dans le même temps, il existe deux bases militaires britanniques dans le sud de Chypre à Akrotiri et Dhekelia. Le Chypre n’est pas membre de l’OTAN. En fait, Chypre reste le seul membre de l’Union européenne qui n’est même pas membre du programme Partenariat pour la paix de l’Alliance, entièrement en raison du problème de réunification en suspens.
La République turque de Chypre du Nord
La République turque de Chypre du Nord, quant à elle, est un État de facto créé par les Chypriotes turcs avec le soutien de la Turquie. Officiellement, elle compte environ 382 000 habitants, mais la population réelle pourrait être de 600 000 ou 700 000 en raison du fait que de nombreuses personnes s’installent dans la partie nord de l’île depuis la Turquie. C’est un État unitaire et démocratique à régime semi-présidentiel comme celui de la France. Son cinquième président est Ersin Tatar depuis 2020. Les anciens présidents sont Rauf Denktaş, Mehmet Ali Talat, Derviş Eroğlu et Mustafa Akıncı.
La République turque de Chypre du Nord est une économie fermée car elle ne peut atteindre d’autres marchés que par la Turquie. L’économie repose en grande partie sur les flux monétaires d’Ankara ainsi que sur l’économie du tourisme, des casinos et du divertissement. Il existe également une importante économie souterraine basée sur les produits de contrebande en provenance des marchés asiatiques. C’est un pays libéral qui applique un système démocratique mais ce n’est pas un État complet. En attendant, le niveau d’éducation est très élevé. Les Chypriotes turcs ont une culture mixte d’éléments turco-islamiques, britanniques et grecs. Il existe également des groupes islamiques, mais le mode de vie est largement laïc et axé sur le plaisir. Comme j’y ai vécu 4 ans, je peux dire que c’est un pays où il fait bon vivre mais où il n’y a pas lieu de progresser en raison de son statut non reconnu. Mais s’il pouvait y avoir une solution au problème de Chypre, ce pays pourrait se développer et se transformer en une véritable destination touristique. Récemment, le gouvernement chypriote turc a tenté d’ouvrir la région de Varosha au tourisme.
Les Chypriotes turcs pensent qu’ils ont le droit d’utiliser leur système démocratique pour conclure un accord avec le gouvernement de Türkiye et de conclure un accord basé sur l’idée de la protection des Chypriotes turcs par les forces armées turques afin d’empêcher un mouvement de nettoyage ethnique par les Chypriotes grecs. L’histoire montre que cette peur n’est pas sans raison, mais d’un autre côté, il n’y a jamais eu d’événement de nettoyage ethnique dans un membre de l’Union européenne jusqu’à présent. De plus, certains Chypriotes turcs de gauche critiquent l’augmentation de l’effet turc sur la politique, l’économie et la culture chypriotes récemment.
Le problème de Chypre : Les raisons pour l’impasse
Le problème de Chypre n’est pas aussi simple que l’invasion russe de l’Ukraine. En effet, les Chypriotes turcs ont des droits fondés sur le droit international qui ont été violés par leur État dans le passé. En outre, l’intervention militaire turque pourrait également être justifiée sur la base du droit de garantie. Cependant, à mon avis, la Turquie ne devrait pas échapper aux négociations. Parce que cela pourrait être compris comme l’opposition d’Ankara au droit international et à l’ordre libéral existant des Nations Unies.
Si je dois catégoriser les raisons de l’échec des pourparlers d’unification de Chypre, je peux vous donner cette liste :
1. Beaucoup de gens ne sont pas vraiment intéressés à résoudre le problème. La vie sur l’île est décontractée, axée sur le plaisir et il n’y a pas trop de pauvres des deux côtés. Ainsi, les gens ne se soucient pas tellement de l’avenir et du problème chypriote.
2. La bureaucratie sécuritaire turque ne veut pas de solution. Ankara considère le nord de Chypre comme un endroit nécessaire pour défendre ses frontières méridionales. La nouvelle doctrine navale turque « Mavi Vatan » (Patrie Bleu) montre également la situation. Surtout l’armée turque est contre une solution politique. Le renseignement turc MİT aussi ne veut pas non plus de règlement. Certains éléments au sein du ministère turc des Affaires étrangères et certains cercles libéraux pro-Union européenne souhaitent sincèrement un règlement, mais ils sont faibles et la tendance négative des relations Turquie-UE ne leur offre pas de chance.
3. Les mouvements européens d’extrême droite et de droite considèrent également le problème chypriote comme un mal nécessaire pour bloquer l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. La Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis ne semblent pas non plus tellement intéressés par la solution du problème.
4. Le nouveau président turc Ersin Tatar ne veut pas entamer de nouvelles négociations avec les Chypriotes grecs. Tatar affirme que la souveraineté et l’existence égales des Chypriotes turcs devraient d’abord être reconnues pour entamer des négociations. Tatar est un nationaliste turc laïc du parti UBP de Denktaş. Il est très proche du gouvernement turc et des forces armées turques et il est favorable à la reconnaissance de la République turque de Chypre du Nord.
5. Les Chypriotes turcs bénéficient d’un soutien croissant dans le monde turc et islamique ainsi que dans les pays africains. Cela encourage les Chypriotes turcs à concentrer leurs efforts sur la reconnaissance.
6. Les deux communautés de l’île sont encore sous l’influence de la culture britannique. Ainsi, la Grande-Bretagne hors de l’UE les encourage également à suivre leur chemin différent.
7. Les Chypriotes grecs ne sont pas prêts pour un statut égal à celui des Turcs dans un Etat fédéral.
Scénarios possibles pour l’avenir
Récemment, un groupe au sein de l’Institut pour la paix d’Oslo, basé en Norvège, a mené une étude à Chypre dans le cadre du projet « Cyprus Futures » en prenant l’aide de Chypriotes turcs et grecs. Selon cette étude, 4 scénarios différents pour l’avenir de Chypre ont été déterminés.
1. « PAS DE ROUTE ! » est le scénario le plus effrayant ! Défini comme « congestion et inaction »… Les négociations reprennent et s’effondrent. Les déceptions et les accusations mutuelles se multiplient. Le fossé entre les deux communautés de Chypre se creuse. Alors que le statu quo actuel se pérennise, nous retrouvons Chypre en 2035, dans une réalité où la congestion que nous connaissons s’agrandit. Les Chypriotes turcs dérivent dans l’incertitude de l’avenir. Elle devient encore plus dépendante de la Turquie. Les Chypriotes grecs, quant à eux, risquent la perte totale de leurs biens. Résultat : séparation de fait et purgatoire !
2. « CHACUN CHERCHER » est un scénario où chacun suivra son propre chemin, où les Chypriotes turcs et les Chypriotes grecs s’éloigneront complètement les uns des autres… Dans le cadre de ce scénario, également connu sous le nom de « Séparation et scénario de contradiction », les dirigeants chypriotes turcs poursuivent une politique active de participation et de reconnaissance internationales. Les tensions montent. L’espoir d’une solution est pourri et l’ONU suspend sa mission de bonne volonté à Chypre car il n’y a pas de terrain d’entente entre les parties. La multipolarité s’accroît avec la reconnaissance du Nord par plusieurs pays. Avec la résistance des États membres de l’Union européenne et des Nations Unies, l’économie du nord et la mobilité des Chypriotes turcs sont sévèrement restreintes. Le résultat : tension et tension profondes !
3. « LA PAIX SOUS PRESSION ! » Dans ce scénario, une paix est établie sous la pression et un accord est signé avec des impositions extérieures. Dans le cadre du « Scénario de la paix sous pression », les négociations de paix menées avec la pression étrangère et une participation limitée, sont fragiles et ne sont pas adoptés par la grande partie de la population. Cela conduit à une fédération. Les gouvernements locaux, et non le gouvernement fédéral central, deviennent plus forts. Parce que les institutions fédérales ne sont pas assez efficaces, il y a des débats, des fissures et des divisions sans fin au niveau des États fondateurs. La loyauté des personnes n’est pas concentrée dans l’État commun, mais dans les structures fondatrices. La méfiance règne à nouveau entre les deux communautés. Un consensus est atteint, mais il n’est pas durable car les sociétés ne l’adoptent ni ne l’assimilent. Résultat : Peut-être une nouvelle et plus grande déception…
4. « SCÉNARIO DE PAIX DURABLE » La formule appelée est « Le scénario de paix durable… » Les dirigeants s’accordent sur une nouvelle approche du processus de paix ; Les négociations se déroulent avec une large participation de la société civile, des groupes de travail, des comités techniques et un processus participatif en plusieurs étapes. L’ONU et d’autres acteurs internationaux appuient également la consolidation de la paix. La paix émerge avec la coopération et la volonté des sociétés. Alors que Chypre retrouve à la fois la demande de la base et les efforts des acteurs internationaux ; la paix ou la solution s’épanouissent non seulement sur la table des négociations, mais aussi dans la rue. Résultat : une fédération inclusive, un pluralisme des cultures et des peuples, et une citoyenneté chypriote fière de son identité européenne… C’est le scénario le plus brillant !
En dehors de ces quatre scénarios, la grande majorité des habitants de Türkiye et peut-être la moitié de la population de Chypre du Nord aimeraient voir Chypre du Nord annexée par la Turquie. Cependant, étant donné que la Turquie est un membre responsable du système des Nations Unies et un pays central important dans l’ordre mondial libéral, ce scénario pourrait ne pas être réaliste à moins que l’ordre international ne soit complètement brisé.
Que peut faire la France à ce sujet ?
Alors, que peut faire la France pour aider à résoudre ce problème ? La France peut inciter la Turquie et la Grèce à relancer les négociations, trouver un mode de coopération économique entre les différents acteurs notamment en matière d’énergie (gaz naturel et électricité) ainsi que d’approvisionnement en eau. La France pourrait aussi proposer des solutions nouvelles et créatives qui pourraient contenir des garanties de sécurité à la Turquie et à la Grèce des deux côtés de l’île. Ce faisant, la France pourrait montrer son attitude pacifique et sa contribution à la paix mondiale. Cependant, étant donné que le problème semble difficile à résoudre et qu’il existe des acteurs plus importants liés à ce problème tels que les États garants, les États-Unis et la Russie, la France pourrait se concentrer sur le développement de ses relations diplomatiques et économiques séparément avec la Turquie, la Grèce et le Chypre. La France pourrait également essayer d’améliorer ses relations non officielles avec les Chypriotes turcs en créant des écoles, etc. Les Chypriotes turcs n’ont aucune opposition à la France et il y a même de la sympathie pour la culture française. Ainsi, les relations non officielles pourraient être améliorées.
Conclusion
Pour conclure, je peux dire que le milieu universitaire français ne s’intéresse pas beaucoup au problème chypriote et c’est tout à fait normal puisqu’il s’agit essentiellement d’un problème entre la Turquie, la Grèce et le Royaume-Uni. Cependant, le développement des relations de la France avec la République de Chypre ne doit pas être une cause de détérioration des relations avec la Turquie ou les Chypriotes turcs. La seule façon d’équilibrer cela est d’améliorer les relations avec ces deux acteurs dans d’autres dimensions.
* Texte du discours prononcé lors d’un cours en ligne à l’ILERI, France.
Assoc. Prof. Ozan ÖRMECİ