Le Haut Conseil électoral de la Turquie (YSK) a annoncé, lundi 6 mai, l’annulation de l’élection municipale d’Istanbul du 31 mars 2019 à cause d’irrégularités. La nouvelle élection aura lieu le 23 juin 2019 seulement pour la mairie métropolitaine d’Istanbul. Le prétexte de YSK est l’absence des fonctionnaires publics dans plusieurs bureaux de vote d’Istanbul où la différence entre les deux candidats ; Ekrem İmamoğlu (le vainqueur) et Binali Yıldırım était de moins de 14.000 votes. Même si les délégués de l’AKP défendent cette décision de l’état de droit, plusieurs journalistes turcs et internationaux interrogent la légalité de jugement fait par le YSK. En plus, le Président de la République Recep Tayyip Erdoğan, l’homme le plus fort dans le nouveau système politique turc, a plusieurs fois demandé l’annulation des élections en public. Le président Erdoğan a même dénoncé un « crime organisé » lors des municipales à Istanbul. Alors, cette décision controversée sera le focus des disputes politiques dans les semaines prochaines.
La décision de YSK est aussi critiquée par les officiels de l’Union européenne. Par exemple, la cheffe de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini et Johannes Hahn, le chargé de la politique européenne de voisinage et d’élargissement, ont déclaré que la relation entre la Turquie et l’UE est basé sur le principe d’organiser des élections libres et incontestables. Kati Piri, le rapporteur pour la Turquie au Parlement européen et Guy Verhofstadt, l’homme d’État belge et le président du groupe parlementaire Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe (ADLE), ont averti le gouvernement turc que cette décision a affaibli la confiance que le changement de pouvoir est possible grâce à des élections démocratiques en Turquie. Le ministère américain des affaires étrangères a aussi publié une note pour avertir Ankara d’agir comme un pays démocratique. Cette décision a eu un effet négatif concernant l’économie turque et la livre turque a perdu de sa valeur vis-à-vis du dollar américain et de l’euro.
Le candidat commun de CHP (Parti républicain du peuple) et İYİ Parti (Le Bon parti), Ekrem İmamoğlu a réussi à rester calme et il a déclaré qu’il va gagner l’élection encore une fois le 23 juin 2019. Le leader de CHP, Kemal Kılıçdaroğlu a aussi réagi comme lui mais il a choisi de nommer les juges de YSK comme les membres d’un gang (çete). Le leader de MHP (Parti d’action nationaliste), parti de droite et ultranationaliste, parti qui toujours soutien Recep Tayyip Erdoğan et son parti l’AKP (Parti de la Justice et du Développement), Monsieur Devlet Bahçeli a déclaré que tout le monde doit respecter la décision de YSK. Le leader de İYİ Parti Madame Meral Akşener au contraire, a dit que cette décision est comme « un coup d’état civil contre la démocratie ». Le Président précédant de la Turquie, Abdullah Gül et l’ancien premier ministre Ahmet Davutoğlu ont aussi condamné la décision de YSK. Président Erdoğan quant à lui, a dit que cette décision va améliorer la démocratie turque. Ces déclarations nous montrent que chacun évalue la décision de YSK suivant sa position politique et il y a peu d’analyses basées sur les principes du droit. C’est un problème assez grave pour la Turquie pour protéger le régime démocratique.
Alors l’élection municipale d’Istanbul aura à nouveau lieu le 23 juin 2019. Les candidats seront Ekrem İmamoğlu et Binali Yıldırım comme pour l’élection précédente. Je dois dire que Monsieur İmamoğlu a plus de chance maintenant car les turcs préfèrent les figures de politiques victimes comme Monsieur Erdoğan qui a été emprisonné pour avoir réciter un poème Islamiste. Les premières enquêtes aussi indiquent que la différence entre İmamoğlu et Yıldırım est devenue maintenant de 2 points. Mais l’élection sera organisée pendant l’été et si les électeurs du CHP préfèrent aller en vacance au lieu de participer à l’élection, Binali Yıldırım peut gagner aussi. L’atmosphère politique de polarisation aussi est une chance pour l’AKP car le CHP est considéré comme un parti gauchiste.
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Françoise Barere Yörük
Dr. Ozan ÖRMECİ