La politique intérieure de la Turquie est toujours très agitée et dynamique malgré la pandémie de Covid-19 et la crise économique. Récemment, les deux grands partis politiques qui constituent le bloc d’Alliance Populaire (Cumhur İttifakı) – le bloc électoral qui dirige la Turquie depuis 2018; l’AKP (Parti de la justice et du développement) et le MHP (le Parti d’action nationaliste) ont organisé leurs congrès. Dans cet article, je vais résumer les développements politiques importants de la Turquie pendant les premiers mois de 2021 et évaluer la conjoncture politique.
Alparslan Türkeş
Le MHP, le parti ultranationaliste turc a organisé son 13ieme congrès ordinaire le 18 mars 2021. La tradition politique du MHP en fait a commencé avec le Parti de la nation (Millet Partisi-MP) en 1948. Osman Bölükbaşı était le leader de ce parti conservateur. Le parti était sans succès contre le traditionnel centre droit d’Adnan Menderes et son parti le Parti démocrate (Demokrat Parti-DP) dans les années de 1950. Le Parti de la nation fut fermé le 27 janvier 1954 sous prétexte d’être une communauté qui cache son objectif basé sur l’essentiel religieux. Alors, Bölükbaşı a fondé le Parti de la nation républicaine (Cumhuriyetçi Millet Partisi-CMP) en 1954, nouveau parti qui va continuer la tradition politique ultranationaliste. Avec la participation du Parti paysan de Turquie (Türkiye Köylü Partisi-TKP), un autre parti ultranationaliste fondé par Remzi Oğuz Arık, le 16 Octobre 1958, le CMP a pris le nom de Parti de la nation paysanne républicaine (Cumhuriyetçi Köylü Millet Partisi-CKMP).[1] Le parti est entré sous la direction d’Alparslan Türkeş, un colonel en retraite ultranationaliste de l’armée turque qui était le plus fort membre du coup militaire organisée par les jeunes colonels le 27 mai 1960. Türkeş a été exilé en Inde après la phase postérieure du premier coup d’état réussi en Turquie. Après son exil, Türkeş est retourné en Turquie et a obtenu le contrôle de CKMP. Il a changé le nom de son parti en Parti d’action nationaliste[2] – le MHP en 1969. Il a aussi déterminé le symbole du parti comme les « trois croissants ».[3] Türkeş était un ultranationaliste proaméricain qui a organisé son parti comme une organisation paramilitaire pendant la période de la guerre froide. Il n’a pas eu un succès aux élections, mais il était puissant sur la bureaucratie armée. Dans les années 1970, Türkeş a décidé de s’éloigner de Nihal Atsız, l’idéologue panturquisme, fasciste et romantique de ce parti. Alors le MHP est devenu un parti plus conservateur au lieu d’ultranationaliste pendant les années 1970. En 1977, Türkeş a augmenté les votes de son parti à 6,42 % et a obtenu 16 sièges dans le parlement. Mais le parti est interdit après le coup d’état du 12 septembre 1980 comme tous les partis politiques. Le MHP était un parti fasciste débordant les frontières d’un parti démocrate pendant les années de 1960 à 1980 comme l’organisation juvénile du parti, surnommé comme les « Loups Gris » (Bozkurtlar), engagé dans les conflits armés avec les groups révolutionnaires communistes et socialistes. Le 7 juillet 1983, les cadres du parti ont décidé de refonder le parti sous le nom de Parti conservateur (Muhafazakâr Parti-MP), puis le renommer Parti nationaliste et travailliste (Milliyetçi Çalışma Partisi-MÇP) en novembre 1985. Le 24 janvier 1993, lors d’un congrès, le Parti nationaliste et travailliste a repris son nom initial de Parti d’action nationaliste, le MHP. Le parti est resté en dehors du parlement lors des élections générales de 1995 et a suscité un vrai désappointement.
Devlet Bahçeli
Türkeş est décédé en 1997 et a été remplacé par Devlet Bahçeli, un académicien ultranationaliste et maitre de conférences d’économie de l’Université de Gazi à Ankara. Bahçeli, avec son identité plus démocrate et énigmatique, a augmenté les votes de son parti à 18 % en 1999 et a obtenu 129 sièges dans le parlement turc. Bahçeli et son parti ont aussi utilisé la conjoncture politique nationaliste en Turquie après la capture d’Abdullah Öcalan, le leader du PKK. Le MHP est devenu le deuxième parti de coalition triparti de DSP-MHP-ANAP pendant 1999 et 2002. Même le parti a facilité les réformes pro-européennes du premier ministre Bülent Ecevit, la crise économique de 2001 a démoli le gouvernement. Le MHP a continué d’être un acteur politique important avec Bahçeli même s’ils sont restés en dehors du parlement encore une fois pendant 2002 et 2007. En 2014, le parti a soutenu le candidat présidentiel du CHP, parti pro-européen, séculaire et social-démocrate, professeur Ekmeleddin İhsanoğlu. Mais Erdoğan a été élu comme le nouveau président de la république en 2014 contre İhsanoğlu. Depuis 2017, Bahçeli et son parti soutiennent le régime de Recep Tayyip Erdoğan et l’AKP dans le bloc d’Alliance Populaire (Cumhur İttifakı). Grâce à Bahçeli et MHP, Erdoğan a triomphé lors de l’élection présidentielle de 2018 contre Muharrem İnce, le candidat de CHP et du bloc d’Alliance Nationale (Millet İttifakı), le bloc anti-Erdoğan composé du CHP, İYİ Parti (le Bon parti) et le Parti de la félicité (Saadet Partisi). Bahçeli est toujours le leader incontestable de son parti. Les adversaires de Bahçeli ont déjà quitté leur parti et ont organisé un nouveau parti, le Bon parti (İYİ Parti) en 2017. Meral Akşener est devenu le leader de ce parti.
Les votes du MHP[4]
Devlet Bahçeli était le seul candidat au 13ieme congrès ordinaire de MHP le 18 mars 2021. Le slogan du congrès est choisi comme « La Turquie gagnera » (Kazanan Türkiye olacak).[5] Bahçeli a fait un long discours et a défendu la fermeture du parti pro-kurde, le HDP (le Parti démocratique des peuples-Halkların Demokratik Partisi). Récemment, grâce à la pression de Bahçeli, le procureur général de la cour constitutionnelle de la Turquie -Bekir Şahin- a demandé l’interdiction de HDP en accusant les dirigeants et membres de ce parti d’avoir des liens étroits avec l’organisation terroriste PKK, reconnue comme telle par l’Union Européenne et les États-Unis aussi.[6] Bahçeli et son parti défendent toujours l’unité nationale et républicaine en Turquie et soutiennent le système hyper-présidentiel en Turquie qui a fait Recep Tayyip Erdoğan comme le nouveau sultan du pays. Alors, Bahçeli et son parti vont continuer à supporter Erdoğan dans l’élection présidentielle prochaine. Mais les derniers sondages d’Istanbul Ekonomi Araştırma montrent que, le vote du MHP est vers 8,3 % et l’AKP vers 35,4 % (en total 43,7-44 %). Alors, le bloc d’Alliance Populaire doit augmenter ses votes avant l’élection prochaine, normalement qui se déroulera en 2023.
Les votes actuels des partis politiques en Turquie selon İstanbul Ekonomi Araştırma (mars 2021)[7]
D’autre part, l’AKP a aussi organisé son 7ieme congrès ordinaire le 24 mars 2021, une semaine après le congrès de son partenaire, le MHP. La tradition politique de l’AKP est différente que le MHP. En fait, les cadres principaux du parti viennent de la tradition de « l’ordre nationale » (Milli Görüş), la tradition politique islamiste de Necmettin Erbakan. Erbakan, un jeune islamiste, a établi le Parti de l’ordre national (Milli Nizam Partisi-MNP) en 1970. Le parti est fermé par la cour constitutionnelle de la Turquie en 1971 après le mémorandum du 12 mars 1971. Alors, les amis d’Erbakan ont fondé le Parti du salut national (Milli Selamet Partisi-MSP) en 1972. Erbakan est devenu le chef de ce parti en 1973. Le parti a obtenu 11 % des voix en 1973 et est entré dans une coalition surprenante avec le parti pro-séculaire, le CHP de Bülent Ecevit pendant 1973-1974. Ce gouvernement a organisé et a accompli l’Opération paix pour Chypre (Kıbrıs Barış Harekâtı) en 1974 pour sauver les chypriotes turcs d’un génocide des chypriotes grecques avec le pouvoir d’un pays garant pour le Chypre. Le parti d’Erbakan est plus tard entré en coalition avec le parti de centre droit de Süleyman Demirel, le Parti de la justice (Adalet Partisi-AP). En 1977, le parti a obtenu 8 % des voix.
Erdoğan et son maitre Necmettin Erbakan
Après le coup d’état de 1980, le MSP a été aussi fermé. Alors, les amis d’Erbakan ont fondé le nouveau parti islamiste, le Parti du bien-être (Refah Partisi-RP) en 1983. Le parti a fait une augmentation stabilisée pendant les années de 1980s et 1990s. Alors, en 1987, le parti a obtenu 7 % en 1987 et 16 % en 1991. En 1994, le parti a réussi aux élections municipales avec 19 % (le troisième parti après le parti de Tansu Çiller-Parti de la juste voie/DYP et le parti de Mesut Yılmaz-Parti de la mère patrie/ANAP) et a obtenu les municipalités d’Istanbul avec Recep Tayyip Erdoğan et Ankara avec Melih Gökçek. En 1995, le RP était devenu le parti plus populaire en Turquie avec 21 % des voix. Erbakan est devenu le premier ministre de la Turquie comme le premier chef d’état islamiste en Turquie en faisant une coalition avec Tansu Çiller et son parti le DYP. Mais le gouvernement de « Refahyol » est resté au pouvoir seulement une année et avec le processus du 28 février 1997, l’armée turque et les forces pro-séculaires ont détruit les rêves islamistes d’Erbakan. Le Parti du bien-être était fermé par la cour constitutionnelle en Turquie et la Cour européenne des droits de l’homme a aussi confirmé cette décision à cause de ses activités islamistes et anti-séculaire. En 1998, le Parti de la vertu (Fazilet Partisi-FP) a été fondé par les supporteurs d’Erbakan et de l’ordre national. Recai Kutan est devenu le chef de ce parti car Erbakan a été interdit de la vie politique pour 5 années. Le parti de la vertu (le FP) a été fermé aussi par la cour constitutionnelle de la Turquie en 2001. Le Parti du bonheur ou le Parti de la félicité (Saadet Partisi-SP) est fondé en 2001 comme la continuation de la tradition d’Erbakan. Temel Karamollaoğlu est le leader de ce parti et supporte le bloc d’Alliance Nationale (Millet İttifakı) pour le moment.
Les fondateurs de l’AKP, comme Recep Tayyip Erdoğan, Abdullah Gül, Ahmet Davutoğlu et Bülent Arınç, viennent de la tradition de l’ordre national d’Erbakan. Mais au lieu de continuer avec le FP, Erdoğan, Gül et les autres ont décidé en 2001 d’initier un nouveau parti pro-occidental et moins islamiste. Alors, l’AKP, le parti islamo-conservateur qui dirige la Turquie depuis 2002 a été considéré comme un parti islamiste modéré qui va faire la paix entre le monde occidental et le monde islamique. Erdoğan est devenu le chef de ce parti et le parti a remporté une victoire électorale assez imprévisible en 2002. Même si Erdoğan et son parti viennent de la tradition d’Erbakan, depuis 2007, l’AKP est un parti politique de centre droit qui s’adresse aux électorats traditionnels de Demirel, Özal etc. en sus des électorats islamistes. Alors, l’AKP ne peut pas être catégorisé comme un parti de l’ordre national à propos de son succès électoral et de ses relations modérées avec le monde occidental. Mais ces dernières années, Erdoğan bizarrement agit comme le « Donald Trump de la Turquie » et transforme son parti en un parti islamiste d’Erbakan. Ce n’est pas une accusation erronée, la Turquie a récemment quitté la Convention d’Istanbul (İstanbul Sözleşmesi) qui réprime les violences contre les femmes.[8] Même s’il y a des pays européens aussi -comme la Pologne- qui ne supporte pas cette convention à cause du conservatisme et la protection de la famille, le régime d’Erdoğan qui se dirige vers l’autoritarisme et l’islamisme augmente les soucis et les peurs des gens séculaires en Turquie.
Erdoğan s’assois sur un trône dans un régime quasi-démocratique
Alors, le 7ieme congrès ordinaire de l’AKP le 24 mars 2021 n’était pas un congre électoral. Il n’y a pas d’autre candidat contre Erdoğan comme toujours. Malgré la pandémie et les mesures de précautions, il y avait des gens émotionnés par milliers.[9] La longue conversation d’Erdoğan n’était pas choquante ; il a répété son discours classique. Alors le congrès n’a pas pu enflammer son électorat. Mais Erdoğan sait très bien qu’il doit changer le coulage pour ne pas perdre l’élection prochaine. Le vote de son parti est maintenant vers 35 %. Il a toujours le soutien de MHP et le BBP, un petit parti ultranationaliste et islamiste, mais il doit augmenter ses votes vers 50 %. Alors, Erdoğan va essayer de corriger l’économie de la Turquie jusqu’à 2023. Les sondages d’Istanbul Ekonomi Araştırma montrent que le peuple turc attache une importance très forte à l’économie (42,4 %) et au chômage (22,2 %) même plus que la pandémie (11,1 %) et le terrorisme (% 5,7).[10] Le Fonds monétaire international estime que la croissance économique de la Turquie sera approximativement 6 % en 2021.[11] Ça peut être une bonne nouvelle pour Erdoğan si la Turquie est stabilisée concernant l’économie et la pandémie. Alors, la vaccination des citoyens turcs (avec des vaccins venant de Chine) et le support de l’état pour les gens et les usines sont toujours des sujets importants pour la popularité de l’AKP et Erdoğan. Il y a aussi une attente dans les médias turcs que le Président va faire une révision de cabinet. Il y a des rumeurs sur Berat Albayrak, l’ancien ministre de l’Economie et de l’Energie, aussi le gendre d’Erdoğan. Albayrak peut revenir au cabinet. Erdoğan peut aussi choisir quelques autres nouveaux ministres pour rajeunir et renouveler son équipe. Erdoğan peut aussi faire des attaques stratégiques pour augmenter le vote de son parti. Alors, si le HDP est fermé, Erdoğan peut essayer de collecter les votes des kurdes avec un pas démocratique. Erdoğan peut aussi essayer d’amadouer le SP de Temel Karamollaoğlu et aussi le Parti de future d’Ahmet Davutoğlu. Il peut aussi inviter Fatih Erbakan, le fils de Necmettin Erbakan, qui a établi un nouveau parti islamiste, le Nouveau parti du bien-être (Yeniden Refah Partisi-YRP). En plus, Mustafa Sarıgül, un politicien expérimenté de la tradition de CHP a aussi établi un nouveau parti, le Mouvement du changement de la Turquie (Türkiye Değişim Hareketi-TDP). Sarıgül, ces derniers jours, donne des signes chauds contre Erdoğan et son bloc. En plus, Erdoğan peut aussi mettre à l’ordre du jour, les mois prochains, une révision du système électoral en diminuant le seuil présidentiel à 45 % au premier tour au nom de la stabilité politique.[12]
Alors, en conclusion, Erdoğan et Bahçeli vont essayer de protéger leur position ; mais je dois dire que maintenant le coup de vent est en faveur de l’opposition comme Erdoğan est en sa 19ieme année au gouvernement et le CHP a réussi à créer de nouvelles stars politiques comme Ekrem İmamoğlu, Mansur Yavaş et Özgür Özel. Je dois aussi dire que le Président Erdoğan peut essayer de faire une élection anticipée si les sondages montrent qu’il peut gagner l’élection présidentielle au premier tour. Ça peut arriver en 2022 si l’économie de la Turquie va mieux et les gens approuvent la performance du gouvernement contre la pandémie et la crise économique.
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Françoise Barere Yörük
Dr. Ozan ÖRMECİ
[1] « Histoire du Parti du Mouvement Nationaliste », http://tbmm.mhp.org.tr/mhp_dil.php?dil=fr (Page consultée le 30 mars 2021).
[2] Le Parti du mouvement nationaliste est aussi utilisé comme le nom de ce parti.
[3] « Histoire du Parti du Mouvement Nationaliste », http://tbmm.mhp.org.tr/mhp_dil.php?dil=fr (Page consultée le 30 mars 2021).
[4] « Parti d’action nationaliste », Wikipedia, https://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_d%27action_nationaliste (Page consultée le 30 mars 2021).
[5] DW (2021), « MHP kurultayı başladı », https://www.dw.com/tr/mhp-kurultay%C4%B1-ba%C5%9Flad%C4%B1/a-56910677 (Page consultée le 30 mars 2021).
[6] Aylin Dal, Kemal Karadağ, Tuncay Çakmak (2021), « Turquie: Une procédure pour l’interdiction du Parti Démocratique des Peuples a été initiée », Anadolu Ajansı, https://www.aa.com.tr/fr/turquie/turquie-une-proc%C3%A9dure-pour-linterdiction-du-parti-d%C3%A9mocratique-des-peuples-a-%C3%A9t%C3%A9-initi%C3%A9e-/2179403 (Page consultée le 30 mars 2021).
[7] Türkiye Raporu, « Oy Oranları », https://www.turkiyeraporu.com/sureklitakip (Page consultée le 30 mars 2021).
[8] Delphine Minoui (2021), « La Turquie quitte la Convention d’Istanbul réprimant les violences contre les femmes », Le Figaro, https://www.lefigaro.fr/flash-actu/la-turquie-quitte-une-convention-reprimant-les-violences-contre-les-femmes-20210320 (Page consultée le 30 mars 2021).
[9] Sözcü (2021), « AKP’den ‘Büyük Lebaleb Kongresi’ », https://www.sozcu.com.tr/2021/gundem/akpnin-olagan-lebaleb-buyuk-kongresi-6332037/ (Page consultée le 30 mars 2021).
[10] Türkiye Raporu (2021), « Türkiye’nin en önemli sorunu nedir ? », https://www.turkiyeraporu.com/turkiyenin-en-onemli-sorunu-nedir (Page consultée le 30 mars 2021).
[11] Dilara Zengin (2021), « IMF’den Türkiye ekonomisi için 2021’de yüzde 6’lık büyüme beklentisi », Anadolu Ajansı, https://www.aa.com.tr/tr/ekonomi/imfden-turkiye-ekonomisi-icin-2021de-yuzde-6lik-buyume-beklentisi/2122675 (Page consultée le 30 mars 2021).
[12] Yeni Şafak (2021), « Türkiye Değişim Partisi lideri Sarıgül genel merkezden AK Parti kongresini takip etti », https://www.yenisafak.com/gundem/turkiye-degisim-partisi-lideri-sarigul-genel-merkezden-ak-parti-kongresini-takip-etti-3615195 (Page consultée le 30 mars 2021).