Les citoyens turcs sont indéniablement gênés, la semaine dernière, à cause d’une dizaine de feux de fôrets qui ont touché le pays d’une manière affligeante. À peu près, 163 différents feux de forêts sont relevés par l’État turc, en raison de fortes températures allant jusqu’à 50 degrés. 9 incendies étaient très graves ; surtout l’une qui a commencé à Manavgat, Antalya, le 28 juillet 2021 et certes avait duré plus qu’une semaine. Selon les statistiques officielles, 3 personnes sont décédées, d’autant plus que les animaux et les plantes ont été brûlés. Non seulement à Antalya, mais aussi il y avait des feux de forêts à Muğla, Adana, Osmaniye, Mersin, Kayseri et à Denizli. La majorité des incendies se sont déroulées dans les villages touristiques, ce qui nous a fait penser que c’était plutôt un acte des terroristes qu’une catastrophe naturelle.
Des photos horribles des incendies en Turquie
Durant la crise sanitaire, le gouvernement n’a pas bien effectué son devoir contre le peuple. Malheureusement, on a vu qu’un pays qui est en voie de développement, dont la population est quasiment de 83 millions, avait seulement 3 avions bombardiers d’eau, loués de la part de Russie (les Beriev BE-200s). En plus, la bruit s’est fait quand les journaux ont écrit que les 6 avions bombardiers d’eau appartenant à l’Association aéronautique turque (Türk Hava Kurumu) ne pouvaient pas être utilisés par l’État. C’est parce que l’administration fidéicommissaire que le gouvernement avait accrédité en 2019 a oublié de faire le traitement de ces avions. C’est dommage pour un pays si habitué aux feux de forêts alors que les incendies ont toujours fait partie de l’actualité de ce pays. De surcroit, chaque été, nous devons se confronter à cette crise. En outre, le président Recep Tayyip Erdoğan a accusé les municipalités à l’opposition (le CHP) pour ces incendies, en oubliant que la Turquie est un État unitaire et les administrations municipales sont limités au niveau d’appliquer leur droits et fonctions dans une période autoritaire où le gouvernement peut renommer des administrations fidéicommissaires comme il veut.
Les théories complotistes sont devenues populaires aussi pendant la crise. Comme toujours, le coupable désigné était le PKK. Il y avait aussi des arguments pour lesquelles on accuse la Grèce. Même le vice-amiral retraité Cihat Yaycı, une personne assez importante qui a développé la stratégie informel, la « Patrie bleu » (Mavi Vatan), pour la politique extérieure de la Turquie vers la Méditerranée, a expliqué que plusieurs incendies en même temps montrent que c’est un acte terroriste organisée par la Grèce et le PKK. Un expert très connu pour le terrorisme, Abdullah Ağar aussi a dit que la probabilité d’un acte de terrorisme est logique pour cette crise. Bien sûr, le PKK est une organisation terroriste qui ne va même pas hésiter une seconde à dégrader la nature. Mais je pense que les gens connus et influents doivent attendre le résultat de l’enquête criminelle avant de cibler les autres pays et organisations. Je dis ça ; car pendant la crise économique et une nouvelle vague d’immigration venant d’Afghanistan, ultranationalisme peut escalader facilement en Turquie et cibler les kurdes. Par exemple, il y a quelques jours, un massacre raciste a eu lieu à Konya et une famille kurde a été détruite. Une autre théorie conspirationniste devrait se poser sur la mauvaise foi du gouvernement. Selon cette théorie, le gouvernement a intentionnellement autorisé ces incendies pour établir des nouveaux hôtels et des résidences pour déraciner la crise économique. On peut soupçonner naturellement pourquoi ces incendies se déroulent toujours dans les villes touristiques ; mais c’est vrai que ce sont surtout les villes touristiques en Turquie, affectées par le climat méditerranéen et possèdent une belle nature. Certes, le gouvernement a récemment fait passer une loi qui a donné le droit de construire de nouveaux constructions à la ministère de la culture et du tourisme.
Quelle peut être la vraie raison de ces incendies ? Premièrement, le réchauffement climatique est désormais accepté par tout le monde comme une des raisons principales ; mais c’est vrai qu’il y a une augmentation fortement ressentie dans les feux de forêts contrairement à ceux de l’année dernière. C’est aussi vrai qu’il y a beaucoup d’organisations terroristes et de pays étrangers qui ne veulent pas que la Turquie puisse devenir une puissance régionale. Le Daesh ou autrement dit l’État islamique, l’Al-Qaïda, le PKK, le PYD/YPG et le FETO sont des organisations terroristes pour la Turquie. Les relations avec l’Arménie, la Syrie, la Grèce, le Chypre et l’Egypte sont très problématiques aussi pour elle. En plus, la Turquie a toujours des problèmes avec les Etats-Unis, la Russie et l’Union européenne dont quelques pays européens. Malgré tout cela, la police a découvert que l’incendie à Manavgat a été causé par un garçon de 12 ans qui se fâchait contre ses parents qui voulaient divorcer.
Pendant cette crise, les activistes ont lancé une campagne sur internet avec le hashtag « Aidez la Turquie » (Help Turkey). Cette campagne est considérée comme un acte de guerre psychologique. Le directeur de la Communication de la Présidence de la Turquie, Fahrettin Altun a déclaré que le vrai but de cette campagne était de discréditer la Turquie et d’en donner une mauvaise image au monde. En plus, le procureur général d’Ankara a initié une enquête pour les tweets (presque 2.7 millions de tweet).
Les problèmes de la Turquie ne sont pas seulement les incendies. La Covid-19 est encore un danger réel pour les gens et l’ordre public. Il y a encore plus de 100 personnes qui sont décédées chaque jour à cause de Covid-19. Cependant, le gouvernement a réussi à trouver des vaccins les mois derniers. Maintenant les citoyens ont le droit d’être vaccinés gratuitement aux hôpitaux. Les gens peuvent choisir 3 doses de Sinovac ou 2 doses de Biontech. Plus de 41 millions des citoyens turques ont reçu la première dose, mais les gens qui ont accompli la vaccination est presque de 27.8 millions pour le moment. Puis que toutes les écoles seront ouvertes et passeront à l’éducation en présentiel, le nombre de décès pourra augmenter. C’est pour cela qu’il pourrait avoir de nouveaux confinements encore une fois pendant cette année. Même si le ministre de la Santé Fahrettin Koca a un soutien fort du peuple turc, comme tous les autres gouvernements, le gouvernement turc fait face aussi à une nouvelle crise sanitaire.
Un autre problème si grave c’est l’économie. Le taux d’inflation est plus grand que 17 % dans le pays dont le pouvoir d’achat perd en valeur parce qu’il n’y a pas une augmentation des salaires. Par contre, la dévaluation de lire turque (TL) ne cesse de continuer. Maintenant, un dollar américain s’élève vers 8.5 TL et un euro aussi vers 10.1 TL contre le lire turc. La dévaluation s’est accélérée deux fois. En premier lieu, au moment de la crise de Pasteur Brunson, le président américain Donald Trump avait menacé la Turquie de détruire son économie. Mais quand le Président Erdoğan a plus récemment dit qu’il voulait diminuer le taux d’intérêts et puis il avait donc changé le chef de la banque centrale, on a vécu la deuxième vague d’intimidation économique par l’euro et le dollards. C’est pour cette raison que l’économie est le plus grand problème dans le pays et la plupart de la population turque ne sont pas contents de leur vie.
D’un autre point de vue, la Turquie s’est fait laissée seule par les pays occidentaux et les Nations Unis face à la crise d’immigration. Il y a presque 4 millions de réfugies syriennes qui sont évadées du régime de Bachar al Assad en Syrie. En plus, après son élection, le président Joe Biden a pris la décision de retirer les troupes américaines et les autres forces militaires de l’OTAN, alors cela fait que le Taliban aille commencer à contrôler l’Afghanistan. Le problème c’est que il y a maintenant des milliers d’Afghans qui sont en train de se réfugier en Turquie. Pendant la crise économique, les gens sont polarisés comme Trumpists ou non-Trumpists en Turquie. Alors, il y a maintenant un vrai danger comme des actions racistes contre les réfugies en Turquie. Ce sont les problèmes les plus graves dans le pays avant l’élection présidentielle qui auraient dû être organisées normalement en 2023. Cette fois-ci est-ce que le Président Erdoğan peut encore gagner une élection malgré tous ces problèmes ?
Un nouveau sondage mené par Istanbul Ekonomi en juillet 2021 montre que le taux des voix du parti de la justice et du développement (l’AKP) est maintenant aux alentours de 35.5 %. D’autre part, le MHP (le Parti d’action nationaliste), le partenaire de l’AKP possède 7.5 % soutien. Cela veut dire que le taux des voix du bloc d’Alliance Populaire (Cumhur İttifakı) est à peu près de 43 %. Comme la loi électorale de la Turquie oblige 50 + 1 % pour être élu en premier ou en deuxième tour, il me semble que le Président Erdoğan a besoin d’un petit miracle maintenant. Au contraire, les partis d’opposition ont beaucoup plus de chance cette fois-ci. Le CHP (Parti républicain du peuple) a le soutien de 23.2 % des citoyens turc maintenant et le Bon Parti (IYI Parti) est vers 16.8 %. En plus, le Parti de la félicité ou le Parti de bonheur (Saadet Partisi), un petit parti islamiste venant de la tradition politique de Necmettin Erbakan, aussi soutient le bloc d’Alliance Nationale (Millet İttifakı) et possède 0.9 % soutien. D’autre part, les autres partis d’opposition comme le Parti de DEVA d’Ali Babacan (2.3 %), le Parti de la future d’Ahmet Davutoğlu (1 %) vont aussi soutenir le candidat du bloc d’Alliance Nationale. Donc, l’opposition a maintenant 43 % des voix. Alors, il reste seulement le parti pro-kurde, le HDP (le Parti démocratique des peuples) pour finaliser les nombres. Le HDP a encore 11.4 % soutien malgré l’oppression de l’Etat turc et le HDP va définitivement voter pour le candidat de l’opposition. Alors, l’opposition peut facilement gagner l’élection avec le support de HDP en deuxième tour.
En dehors de tout cela, le Président Erdoğan peut se confronter à un candidat beaucoup plus fort. Le maire nationaliste d’Ankara Mansur Yavaş et le maire social-démocrate d’Istanbul Ekrem İmamoğlu sont estimés aussi comme les candidats plus forts. Selon un autre sondage d’Istanbul Ekonomi, Yavaş et İmamoğlu tous les deux peuvent facilement battre Erdoğan au deuxième tour de l’élection avec une différence de 10 %. Même si Yavaş est un peu plus populaire selon le sondage, İmamoğlu va être plus attirant pour les kurdes. D’autre part, le leader du Bon Parti Meral Akşener a aussi beaucoup de chance contre Erdoğan. Mais le chef du CHP Kemal Kılıçdaroğlu a encore moins de chance contre Erdoğan selon les résultats.
Mansur Yavaş et Ekrem İmamoğlu (l’épouse d’Ekrem İmamoğlu Dilek İmamoğlu entre les deux) sont les deux candidats formidables pour l’opposition
Alors, maintenant le Président Erdoğan et le leader du MHP Devlet Bahçeli vont essayer d’augmenter les voix de leur bloc. Comment réussir à faire cela ? La plus grave chose c’est toujours l’économie en Turquie. Monsieur Erdoğan depuis 2012 travaille sur un projet ; c’est le Canal d’Istanbul (Kanal İstanbul), un projet qui comporte la construction d’un nouveau canal entre la mer Noire et la mer de Marmara pour accélérer le commerce maritime et développer l’économie avec les rentes de construction. Ce projet n’est pas un danger à la Convention de Montreux et est totalement compatible avec la loi internationale. Mais le problème c’est que ce projet prévoit des nouveaux sites de résidence vers le Bosphore en annihilant la nature. En plus, la population d’Istanbul est approximativement de 16 millions pour l’instant. Avec ce projet-là, elle peut se monter à 17-18 millions. Alors, le maire d’Istanbul Ekrem İmamoğlu est contre ce projet et le gouvernement a aussi des hésitations pour commencer. D’autre part, les firmes chinoises et qataries sont prêts pour financer ce projet. Selon les sondages actuels, seulement 40 % des gens soutiennent le projet.
D’autre part, le duo Bahçeli-Erdoğan va utiliser la carte de nationalisme comme toujours. Alors, les deux peuvent essayer de faire des pas avancés en chypre. Le peuple turc encore ne sait pas la loi internationale et les gens soutiennent toujours le gouvernement quand il essaye d’augmenter le contrôle de la Turquie en la République turque de Chypre du nord (KKTC). Alors, l’ouverture de Varosha (Kapalı Maraş) peut continuer en Chypre comme le Président de KKTC Monsieur Ersin Tatar est aussi un nationaliste turc qui reçoit toujours le soutien du gouvernement turc. Mais je pense que le gouvernement turc ne va pas essayer d’annexer le nord de Chypre comme Monsieur Poutine l’avait fait en Crimée.
Bahçeli et Erdoğan
Monsieur Erdoğan va aussi essayer de développer ses relations avec les Etats-Unis comme l’économie de la Turquie voit toujours des chutes quand Ankara aurait des problèmes avec Washington. Monsieur Erdoğan et le nouveau président américain Joe Biden s’entendaient bien pendant le meeting de l’OTAN pour le management de l’aéroport en Kabul en Afghanistan par les soldats turcs. Mais le Taliban n’a pas encore accepté cette offre. Le problème c’est que le Taliban va commencer à contrôler l’Afghanistan dans les mois prochains. En plus, les crises politiques entre Ankara et Washington (les S-400s, Fethullah Gülen etc.) n’ont pas encore été résolues.
Néanmoins, il y a toujours des problèmes entre les partenaires. Le MHP est un petit parti idéologique basé sur l’ultranationalisme turc. D’autre part, même si Erdoğan est islamo-conservateur, lui et son parti appartiennent à la tradition du centre-droit. De même, Erdoğan est ouvert aux concessions démocratiques pour les kurdes mais comment peut- il faire cela tandis que son partenaire est un ultranationaliste turc ? C’est la plus grande impasse du gouvernement turc pour le moment.
Finalement, je crois que le Président Erdoğan va utiliser tous ses moyens, mais cette fois-ci il me semble très difficile qu’Erdoğan gagne l’élection.
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Berkay TEMEL
Dr. Ozan ÖRMECİ