La Turquie va organiser deux élections en même temps en juin 2023 : les élections législatives et présidentielles. Alors il reste presque une année pour les partis politiques et les candidats à achever leur préparation. Dans cette période critique, la vie politique en Turquie est toujours active et voire dramatique. Même si le pays n’est pas considéré comme une démocratie par Freedom House depuis des années, il y a quand même des partis politiques et des leaders, dont le programme est différent, qui sont en pleine concurrence afin de pouvoir gouverner le pays.
Le plus grand problème de la Turquie est maintenant la crise économique. L’inflation annuel dans le pays a été récemment annoncée à 70 %. Cela indique que le pouvoir d’achat a considérablement diminué. En plus, le livre turc a rapidement perdu de sa valeur contre le dollar et l’euro dans les années dernières. Alors le Président Recep Tayyip Erdoğan et son parti l’AKP (Parti de la justice et du développement) peuvent facilement perdre le soutien des électeurs à la prochaine élection à cause de la situation économique. Mais Erdoğan continue à jouer au populisme et essaye d’instrumentaliser les notions telles que la culture et la religion pour consolider ses électorats islamo-conservateurs. De plus, Erdoğan est pour maintenir sa coalition électorale (Alliance Populaire – Cumhur İttifakı) avec les partis ultranationalistes le MHP (Parti d’action nationaliste) et le BBP (Parti de la grande unité).
Ümit Özdağ
Un autre problème qui intéresse l’ensemble de la nation, c’est la situation des immigrants syriens. Récemment un parti politique anti-immigrant (Parti de la Victoire – Zafer Partisi) a été créé par un professeur de science politique Ümit Özdağ. Özdağ ayant été un professeur à l’Université de Gazi à Ankara. Il est assez connu dans les milieux nationalistes. Il était dans le MHP pour de longues années mais il a quitté son parti pour rejoindre le Bon Parti (İYİ Parti) de Meral Akşener qui est l’opposant à Devlet Bahçeli. Il y a peu de temps il a également abandonné le Bon Parti et a établi le Parti de la victoire. Özdağ accuse les immigrants syriens pour le cambriolage et le harcèlement sexuel. Il dit qu’il va expulser tous les immigrants de la Turquie par force dans une année. Il a su créer un mouvement anti-immigrant assez fort dans ces dernières semaines. A cause d’Özdağ, même le CHP a commencé à changer sa politique. Par exemple, le chef de CHP Kemal Kılıçdaroğlu a annoncé un plan de renvoi des immigrants syriens dans les deux années suivantes. En plus, le maire de Bolu de CHP Tanju Özcan a augmenté le prix de l’eau pour les immigrants dont il prévoit le retour en Syrie. Pendant cette crise économique, les immigrants peuvent facilement devenir la victime de la stigmatisation causée par les discours haineux des hommes politiques. Mais on ne doit pas oublier que les immigrants syriens aient quitté leur pays à cause de la brutalité du régime syrienne et aussi du terrorisme de DAECH. Ainsi la Turquie continue à installer les immigrants dans les zones, sans menace, contrôlée par l’armée turc.
Ekrem İmamoğlu et Kemal Kılıçdaroğlu
Un autre parti dynamique c’est le CHP (Parti républicain du peuple). Le CHP est le leader du bloc Alliance Nationale (Millet İttifakı). Ce bloc anti-Erdoğan est composé du CHP, İYİ Parti (le Bon Parti), le Parti de la félicité (Saadet Partisi), le Parti Démocrate (DP), le Parti de DEVA et le Parti de la Future (Gelecek Partisi). Ces six partis politiques essayent de trouver le meilleur candidat à l’élection présidentielle, tous ensemble mais ils mentionnent toujours un retour au régime parlementaire. Le chef du parti Kemal Kılıçdaroğlu, le maire d’İstanbul Ekrem İmamoğlu et le maire d’Ankara Mansur Yavaş sont parmi les candidats favorisés par les médias turcs. İmamoğlu a récemment réalisé des visites dans les villes de la région de la mer Noire comme Trabzon, Rize et Artvin. Il a été fortement critiqué pour avoir invités les journalistes pro-Erdoğan comme Nagehan Alçı. Par ailleurs, le chef du parti Kemal Kılıçdaroğlu veut aussi devenir le candidat présidentiel. Il a dit envers les autres candidats possibles de l’Alliance de la Nation « soutient moi ou bien pousse-toi ». Il y a peu de temps Kılıçdaroğlu a fait une irruption à SADAT, qui est une société de défense soi-disant assez mystérieuse créée par un ancien général turc islamiste Adnan Tanrıverdi. En outre, la Cour de cassation turque (Yargıtay) a confirmé la peine de prison de cinq ans prononcée contre la responsable du Parti républicain du peuple (CHP) pour la province d’İstanbul, Canan Kaftancıoğlu qui avait pris en charge de l’organisation des cadres de CHP pour empêcher des fraudes électorales pendant les élections municipales à İstanbul.
Finalement, je pense que le Président Erdoğan va continuer à jouer la carte du nationalisme et que le parti pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples) peut être fermé par la décision de la cour constitutionnelle dans les mois prochaines. Erdoğan peut aussi avoir recours à de nouvelles stratégies pour maintenir le clivage entre les islamistes et les séculaires. Mais en cas de perpétualité de la crise économique, le bloc d’opposition aurait beaucoup plus de chance pour vaincre Erdoğan s’il peut trouver le meilleur candidat.
Dr. Ozan ÖRMECİ
Correcteur d’orthographe et de grammaire : Berkay TEMEL