LES RESIDUS PRINTANIERS: AVONS-NOUS TOUS EGARE NOTRE CHEMIN?

upa-admin 15 Haziran 2015 2.098 Okunma 2
LES RESIDUS PRINTANIERS: AVONS-NOUS TOUS EGARE NOTRE CHEMIN?

Les pays arabes… Dès qu’un conflit prend fin à un endroit, un nouveau conflit s’enflamme à un autre, et dès que se calment, même temporairement, les flammes dans un pays, un grand feu prend dans un autre dans ce qui semble être un nouveau système régional dont les caractéristiques se dessinent avec des données nouvelles, différentes des données précédentes et dont les acteurs agissent à l’aide de nouvelles figures et de nombreux nouveaux résidus et mécanismes. Le rôle notable des acteurs non-internationaux est le fait le plus important de ce changement, leur rôle s’étendant et dépassant les frontières et les États, ne tenant pas compte des contraintes du terrain à l’œuvre dans la région pendant des décennies.

Les acteurs non-internationaux – notamment les mouvements Islamistes – avaient un rôle limité avant les révolutions ou ce qu’on a appelé le printemps arabe. Avant de nous intéresser au rôle des mouvements ou des acteurs non-internationaux, nous devons rappelé que les désignations d’Islam politique ou de mouvements islamistes modérés sont des termes descriptifs qui donnent une certaine appréciation loin du contenu. L’Islam est une religion englobante et rassemblante et il n’est pas exact de l’attacher à la politique ou à la qualité de modération et d’autres attributs. Et ces étiquettes et terminologies ne sont que des innovations “créatives” dont le but est de différencier entre les différents groupes et acteurs non-internationaux.

À titre d’exemple, les forces occidentales ont choisi d’imposer la désignation “d’islam  modéré” pour justifier leur relation avec certains groupes plus tôt que d’autres dans la région et le lecteur peut laisser court à son imagination afin de définir les limites de cette relation  – a commencer par la prise de contact et la communication et en finissant par l’alliance et le recrutement en vue de servir des buts spécifiques. D’un autre côté, ces mouvements n’ont pas vu d’inconvénient à être qualifiés de modérés, ou  de porter l’étiquette politique, du moment que ceci étend leur champs de travail dans les  communautés et les différencie d’autres groupes adoptant un comportement agressif ou violent et sanglant. Par conséquent, si nous devions donner une description plus précise de ces mouvements, nous pouvons les qualifier de mouvements à orientation Islamique seulement, sans leur attacher d’autres qualificatifs car ils ont tous un même objectif à savoir le retour de l’autorité de l’Islam (comme État ou régime), la seule différence étant le facteur temps qui influe sur leur programme. Ceux qui parmi ces mouvements  estiment que le changement doit se faire progressivement et lentement adoptent des politiques généralement pacifiques tandis que ceux parmi ces mouvements qui estiment que le changement doit être immédiat adoptent des politiques et des actes violents et veulent imposer le changement par la force.

En revenant au rôle des mouvements ou des acteurs non-internationaux, nous constatons que le Hamas et le Hezbollah, en plus d’Al Qaeda étaient les plus en vue avant les événements du prétendu printemps arabe. Mais, les révolutions des arabes ont mis en évidence, de l’avis de tous, le rôle clair de ces mouvements mais aussi la suprématie de ce rôle sur celui de beaucoup de pays de la région allant jusqu’à imposer des politiques spécifiques aux capitales des plus grands pays du monde. Alors qu’il a fallu des décennies à des concepts (comme la mondialisation), pour percer les frontières politiques traditionnelles, ces mouvements ont annulé, en un temps record, des frontières dessinées au début du siècle dernier (les Accords de Sykes-Picot). Les acteurs non-internationaux se sont étendus dans les pays arabes, incidemment, donnant naissance a des acteurs plus petits mais dont la dangerosité n’est pas moindre que celle des acteurs principaux.

Ces mouvements se sont déployés  sous des noms différents (comme al Qaeda et le front El  Nusra – daesh ou l’organisation de l’État – le mouvement d’Al Houthis – les djihadistes et d’autres) dans la presqu’île arabe, en Irak et au proche orient, et jusqu’à l’Afrique du nord et il ne semble pas que leur extension va connaître une limite connue, ces mouvements ayant prouvé qu’elles détenaient une force logistique indépendamment du facteur humain, en effet, le nombre limité des membres de ces organisations ne reflète nullement l’importance “des accomplissements” qu’ils ont réalisés en un temps record. L’élément le plus important dans cette équation est les alliances régionales et internationales de ces mouvements, qui leur fournissent l’assistance matérielle et logistique (militaire), même si la plupart du temps cela se fait  loin des projecteurs.

Ces mouvements ont imposé des agendas spécifiques aux pays de la région et du monde, et il ne passe pas de conférence ou sommet sans qu’il soit fait mention à ces mouvements et à la manière dont il faut traiter les crises qu’elles engendrent. Nous pouvons dire que les activités de ces mouvements en Syrie et en Irak ont constitué un exemple clair des enchevêtrements des objectifs et des alliances, ainsi que du chaos régional et international qu’ils ont engendré.

Certains des Etats de la région ont porté assistance à certains de ces mouvements, ou au moins ont fermé les yeux sur ces mouvements et les activités de leurs membres en vue d’affaiblir d’autres forces et mouvements  (comme le Parti ouvrier du Kurdistan – PKK et le Hezbollah) et le régime de Bachar El Assad en général. D’un autre côté, les forces occidentales, qui considèrent le Hezbollah comme une organisation terroriste, ne se sont pas opposé aux activités de ce dernier en Syrie et ceci en vue d’affaiblir toutes les parties et d’ajouter l’élément sectaire au conflit. Quant aux États-Unis d’Amérique, ils ont utilisé la présence de ces mouvements pour vendre à leurs alliés dans la région l’importance de leur rôle comme “fournisseur” d’armes et d’équipements, comme “conseiller” leur fournissant l’expertise et les renseignements et comme “le protecteur” à travers les frappes aériennes. De nombreux rapports ont fait état du bond significatif constaté dans les revenus des exportations d’armes américaines durant les dernières années. La Russie qui sait que l’un des objectifs des États Unis derrière l’accord sur le dossier nucléaire avec l’Iran est d’augmenter la pression exercée sur elle et de porter atteinte à son économie (en effet, l’accord mènera certainement à l’entrée d’un grand concurrent  sur le marché et entraînera par conséquent la chute des prix du pétrole) n’avait pas d’autre alternative que de soutenir cet accord dans l’espoir d’assurer ses intérêts dans la région, sachant surtout l’importance du réseau d’alliés de l’Iran et des organisations lui portant allégeance dans la région.

Ces acteurs -non-internationaux – constituent  désormais une réalité et font partie de cette région, et malgré l’opposition répétée des États de la région à l’existence de ces mouvements et le rejet de tous les régimes de l’éventualité d’un nouveau Sykes-Picot dans la région, le déroulement des événements indique tout le contraire. Ainsi, depuis le début des frappes aériennes sur Daesh, l’organisation s’est étendue sur des superficies beaucoup plus vastes que celles qu’elle occupait avant ces frappes, leurs combattants sont mieux entraînés et mieux armés et leur effectivité médiatique est très claire malgré le prétendu contrôle drastique exercé sur internet et les satellites. La réussite et l’expansion de l’organisation a encouragé d’autres, soit à leur porter allégeance soit à suivre leur exemple et le danger de ces mouvements frappe désormais aux portes des capitales de la région ayant perdu leur immunité suite à ce qu’on a appelé le printemps arabe.

Bien que beaucoup d’analyses aient mis en doute les conditions qui ont amené la majorité de ces acteurs et leurs buts réels et malgré le fait que beaucoup d’enquêtes ont montré des caractéristiques suspectes dans leurs activités, la région et ses régimes semblent se diriger involontairement vers une fin que ces acteurs ont dessinée.

Autrement dit, s’il tenait à nous d’évaluer le succès de ces mouvements en tout objectivité, nous pouvons dire que le ternissement de l’image de l’Islam était le plus grand. Deuxièmement, ces mouvements habitués à récolter leur popularité parmi les masses arabes pour leur lutte contre Israël semblent avoir perdu du terrain, leur lutte étant teintée de violence ou poursuivant des agendas sectaires. Troisièmement, Israël, qui était  isolé dans la région pendant des décennies, pourrait s’immiscer dans la dynamique régionale par le portail de ces acteurs. Pour développer, Israël qui a garanti son immunité contre les répercussions du prétendu printemps arabe, a bénéficié avec l’émergence de ces acteurs d’avancées stratégiques à trois niveaux. Il a commencé à tisser un réseau de relations avec beaucoup de régimes arabes qui partagent avec lui des craintes communes en “théorie”- particulièrement la crainte d’une potentielle menace chi’ite  (représenté par l’Iran et le Hezbollah). Le deuxième bénéfice d’Israël est clairement l’affaiblissement des États arabes traditionnels, comme L’Irak et la Syrie, qui constituaient une menace éminente, même si sur le papier seulement. Le troisième bénéfice d’Israël est de divertir l’attention loin de la question principale du Moyen-Orient et qui est la poursuite de la dernière occupation sur terre.

En somme, il apparaît que la région a désespérément besoin d’un leader réel, un nouveau Saladin, qui peut mettre fin à la misère, à  la division, au schisme qui a frappé la région et qui soit capable de trouver une solution à l’absence d’une référence religieuse qui a causé l’interprétation austère et chaotique de l’Islam.

Fadi ELHUSSEINI

Traduction‏ par Assia Akhras

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