LES ELECTIONS MUNICIPALES EN TURQUIE 2019

upa-admin 21 Aralık 2018 3.207 Okunma 0
LES ELECTIONS MUNICIPALES EN TURQUIE 2019

Les élections municipales en Turquie seront organisées le 31 mars 2019. Les électeurs turcs vont choisir les maires de 81 villes dans le pays (il y a 30 municipalités mégapoles en Turquie et 51 municipalités normales). Les élections seront un test pour l’AKP (Parti de la justice et du développement), le parti islamo-conservateur qui dirige la Turquie depuis 2002 et aussi le chef incontestable du parti, Recep Tayyip Erdoğan. Le président de la Turquie est toujours critiqué dans la presse européenne pour transformer son pays en un État éloigné de l’Occident. Les partis d’opposition en Turquie d’autre part font des restrictions contre Erdoğan à cause de son politique étrangère vers la Syrie et son performance économique dans les mois dernières. La Turquie est devenue une sorte de région de la crise en raison de la guerre civile en Syrie; le pays accueille maintenant plus de 3 millions d’immigrants syriens. Alors l’effet de la guerre civile en Syrie et la tragédie humanitaire des immigrants syriens ont affaibli la performance du gouvernement concernant l’économie de la Turquie. Maintenant, Monsieur le President, Recep Tayyip Erdoğan signale d’une nouvelle opération militaire contre les groups kurdes en l’est de la fleuve Euphrate. La Turquie considère ces groupes kurdes (YPG et PYD) comme des terroristes. Jusqu’aujourd’hui, la présence des forces spéciales des États-Unis et de la France dans cette région a empêché la Turquie d’intervenir. Mais maintenant, il y a des nouvelles dans la presse internationale concernant le départ des forces américaines dans quelques semaines comme la lutte contre le DAESH (l’Etat Islamique) est fini selon le Président des États-Unis, Donald Trump. Alors la Turquie peut remplacer l’absence des États-Unis en Syrie si cela se matérialise. Les développements concernant la Syrie sont important non seulement pour le jeu géopolitique, mais aussi pour la politique intérieure de la Turquie avant les élections municipales.

Recep Tayyip Erdoğan

En 2014, aux dernières élections municipales en Turquie, l’AKP a eu une vraie victoire en gagnant les élections dans 30 municipalités de villes et 18 municipalités de mégapoles avec 45,50% des voix. Le parti social-démocrate et séculaire, le CHP (Parti républicain du peuple) était le deuxième comme toujours et a gagné dans 6 mégapoles et 8 villes avec 27,79% des voix. Le MHP (Parti d’action nationaliste), parti d’extrême droite et nationaliste a remporté 15,21% des voix et a obtenu 3 municipalités de mégapoles et 5 municipalités de villes. Finalement, le parti pro-kurde, le BDP (Parti pour la paix et la démocratie) a eu 4,18% des voix et a gagné dans 2 mégapoles et 8 villes.

La carte des élections municipales en 2014

Après les élections municipales de 2014, l’AKP et Monsieur Erdoğan ont continué à gagner. En 2017, l’AKP a une victoire infinitésimale dans le référendum constitutionnel avec 51,41% des voix. Grâce à ce référendum, Monsieur Erdoğan a éliminé tous les éléments d’opposition dans l’État turc en transformant le système parlementaire dans un système présidentiel exécutif sans équilibre des pouvoirs selon les partis d’opposition en Turquie. Le 24 juin, 2018, Monsieur Erdoğan a battu le candidat de CHP, Muharrem İnce, dans l’élection présidentielle avec 52,60% des voix contre 30,60%. La stratégie de Monsieur Erdoğan de faire un pacte électoral (Cumhur İttifakı) avec les partis ultranationalistes comme le MHP et le BBP (Parti de la grande unité) a été prospère pour cette élection et il a eu une victoire plus facile que tout le monde a prévu dans le premier tour. Le pacte électoral (Millet İttifakı) que CHP a créé avec Le Bon Parti (İyi Parti en turc, un nouveau parti centre-droit et nationaliste qui est établi en 2017), le parti islamiste de la tradition de Necmettin Erbakan, le Parti de bonheur (Saadet Partisi) et le petit parti de centre-droit le Parti démocrate (DP), a aidé Monsieur İnce de parvenir vers 31% des voix; mais ce n’était pas suffisant pour gagner. Simultanément avec l’élection présidentielle, dans l’élection parlementaire aussi l’AKP a eu une victoire avec 42,60% des voix. Le CHP a eu 22,60% des voix. Le parti pro-kurde, le HDP (Parti démocratique des peuples) a suivi le CHP avec 11,70% des voix. Le MHP a remporté seulement 11,10 % des voix considérant que l’autre parti nationaliste, le Bon Parti a eu 10% des voix dans son premier élection.

Binali Yıldırım et Ekrem İmamoğlu

La plus importante élection sera naturellement à Istanbul, la plus grande ville de la Turquie en raison de la population et le pouvoir économique de cette ville-ci. L’AKP a choisi le dernier Premier Ministre de la Turquie (2016-2018) Binali Yıldırım comme leur candidat. Binali Yıldırım est un bon choix car il était le Ministre des Transports et des Communications en Turquie, et Istanbul a commencé à devenir une ville insupportable à cause d’embouteillage dans les années dernières. Monsieur Yıldırım a aussi beaucoup d’expérience et il est assez connu. En retour, le leader de CHP, Kemal Kılıçdaroğlu a choisi le jeune maire de Beylikdüzü (un arrondissement d’İstanbul qui s’urbanise rapidement) Ekrem İmamoğlu contre Yıldırım. İmamoğlu est en générale apprécié par ses efforts en Beylikdüzü, mais les gens ne lui connaissent pas beaucoup. En 2014, le plus connu maire de CHP, Mustafa Sarıgül a eu plus de 40% des voix mais il était vaincu par Kadir Topbaş qui a remporté 47,9%. Maintenant, İmamoğlu va essayer de passer l’appui de Sarıgül et gagner dans la capitale de l’Empire Ottoman et l’Empire Byzantin première fois après la victoire de Nurettin Sözen en 1989. Ce n’est pas très facile si l’on tient compte des résultats d’élection précédente. Il y a encore une différence de 14 points entre l’AKP et le CHP. En plus, Monsieur Erdoğan et le leader de MHP, Devlet Bahçeli ont fait un accord pour la continuation de leur pacte électorale (Cumhur İttifakı) pour les élections municipales. Alors, le MHP va supporter les candidats de l’AKP dans les villes métropoles plus grandes comme İstanbul, Ankara et İzmir et l’AKP ne va pas présenter des candidats dans les villes comme Adana, Mersin et Manisa où le MHP est déjà fort. Le pacte entre Erdoğan et Bahçeli peut contenir beaucoup plus de villes avant les élections. Pareillement, le CHP a aussi fait un pacte électorale avec le Bon Parti; le Bon Parti va supporter les candidats de CHP à İstanbul, Ankara, İzmir, Antalya, Bursa, Adana, Aydın, Muğla, Tekirdağ, İzmir et Eskişehir et le CHP va faire le même pour le Bon Parti en Balıkesir, Denizli, Manisa, Kocaeli, Konya, Samsun, Trabzon, Kayseri, Sakarya et Gaziantep. Puisque le MHP n’est pas trop fort à İstanbul, le pacte électoral de l’AKP ne peut pas assurer une victoire facile à Monsieur Binali Yıldırım; mais il est encore le grand favori.

Mehmet Özhaseki et Mansur Yavaş

À Ankara, l’AKP a choisi le maire de Kayseri, Mehmet Özhaseki pour l’élection municipale. Özhaseki était le maire de Kayseri et il était assez réussi comme il a été choisi 4 fois successivement entre 1999 et 2015. Aujourd’hui, Kayseri est une ville moderne et développée mais aussi conservateur grâce aux efforts de Mehmet Özhaseki. Monsieur Özhaseki était aussi le Ministre de l’Environnement et de l’Urbanisme entre 2016 et 2018. Avec son expérience et bon réputation, Monsieur Özhaseki peut gagner à Ankara et il est toujours le favori. Mais comme il vient de Kayseri, il ne connait pas Ankara. En plus, l’AKP a perdu son schah à Ankara (Melih Gökçek) maintenant. Alors le candidat de CHP, Mansur Yavaş a aussi la chance de devenir le nouveau maire d’Ankara. Monsieur Yavaş vient d’un arrière-plan nationaliste et il est assez populaire à Ankara avec ses qualités de municipalité en Beypazarı. Il a déjà réussi à transformer Beypazarı, un petit arrondissement rural d’Ankara en une place moderne et touristique. Selon les résultats des élections présidentielle et parlementaire de 2018, il y a une différence de 14-15 points entre l’AKP et le CHP en Ankara. Mais puisque la tradition de MHP (le nationalisme turc) est plus forte à Ankara et que Monsieur Yavaş peut facilement remporter les voix des électeurs de CHP, le Bon Parti et le MHP en même temps, on peut dire que l’élection à Ankara sera vraiment contestée. Il ne faut pas aussi oublier que Monsieur Yavaş a perdu en 2014 contre Melih Gökçek avec une différence de seulement 1% et le CHP a accusé l’AKP de manipuler les élections.

Nihat Zeybekçi et Selin Sayek Böke

À İzmir, le CHP est toujours trop confortable; mais le candidat de parti n’est pas encore déclaré. L’information en coulisses nous désigne Selin Sayek Böke, une députée de CHP d’İzmir. Böke était professeur d’économie à l’Université de Bilkent à Ankara et elle a commencé à sa vie politique en 2015 avec un début spectaculaire. Böke a aussi été insulté par les groupes islamistes en Turquie à cause des membres chrétiens de sa famille. Ses critiques contre l’administration de l’AKP concernant l’économie turque devenaient efficaces dans les mois derniers. Elle peut aussi prendre l`avantage d’être une femme moderne et séculaire à İzmir et peut passer l’appui d’Aziz Kocaoğlu en 2014 (49,6%). Le CHP peut aussi choisir le maire extraordinaire de Seferihisar, Tunç Soyer comme leur candidat. Soyer a créé une ville exemplaire de cittaslow à Seferihisar mais peu de gens lui connaissent pour le moment. L’AKP a choisi Nihat Zeybekçi en İzmir comme sa manière de vivre est plus convenable à la sociologie d’İzmir, une ville connue pour son identité Kémaliste, laïque et moderne. Zeybekçi était le maire de Denizli (2004-2011) et le Ministre d’Economie (2013-2015, 2016-2018). Alors les deux partis avancent leurs candidats plus modernes et équipés concernant l’économie en İzmir. Mais il me semble que le CHP va gagner facilement à İzmir avec Böke, Soyer ou un autre candidat comme les résidents de cette ville ne sont pas considérés comme les fans les plus grands et fidèles de Monsieur Erdoğan.

Tunç Soyer

Finalement, pour ma part, il y a peu de chance pour l’opposition de changer l’équilibre politique en Turquie pour le moment. Je pense que ce n’est pas la faute de Monsieur Kılıçdaroğlu où les candidats de CHP; le succès fantastique de Monsieur Erdoğan et son parti dans les élections est afférent à la sociologie de la Turquie et à la qualité démocratique et la culture politique du pays qui protège toujours les gens qui sont au pouvoir. Mais à Ankara, Mansur Yavaş peut faire une surprise et gagner; si ça se déroule, l’atmosphère politique de la Turquie peut changer facilement dans quelques années.

 

Dr. Ozan ÖRMECİ

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